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Un Noël pas comme les autres : Larmes et sang sur les Hauts-Plateaux

Paul KABUDOGO RUGABA

Alors que le reste du monde se plonge dans la joie et les festivités de la Nativité, un sombre contraste se déroule sur les Hauts-Plateaux du Sud-Kivu. Dans cette région montagneuse, là où la neige est remplacée par la poussière des sentiers arides et les chants de Noël par les cris de détresse, le peuple des Hauts-Plateaux, particulièrement à Bibogobogo, Mikenke, Kahololo et Minembwe, vit un Noël de douleur et de deuil. Chaque jour, le sang coule, et chaque nuit est marquée par des larmes silencieuses.


Le câlin étouffant du gouvernement

Plutôt que d’apporter la paix et la sécurité à une population meurtrie, le gouvernement de la RDC semble renforcer l’étau qui se resserre sur les Hauts-Plateaux. Des bureaux administratifs, censés représenter l’État, se transforment en outils d’oppression, piégeant le centre de Minembwe et ses localités environnantes comme dans une tenaille. Loin d’être une source de réconfort, ces institutions incarnent une présence hostile pour les habitants.

Dans ce contexte, même les élans d’espoir sont balayés par les vents de la réalité. La population de Bibogobogo, qui commençait à reprendre courage en travaillant à tracer une route — un projet synonyme de progrès et de liberté — voit ses efforts anéantis. Leurs rêves de connectivité et de renouveau se transforment en désillusion.


Un Noël teinté de rouge

Alors que les sapins scintillent dans les foyers du monde entier, les villages des Hauts-Plateaux sont plongés dans l’obscurité. Les récits des massacres et des attaques incessantes hantent chaque famille. Les pagnes, symboles de dignité et de respect, ne servent plus qu’à couvrir des corps inanimés. Chaque maison est endeuillée, chaque foyer porte les stigmates d’un conflit que rien ne semble pouvoir arrêter.

Ce Noël, pour les habitants des Hauts-Plateaux, n’est pas une célébration de paix et d’amour, mais une réminiscence de leurs souffrances et une préfiguration de leur avenir incertain. Tandis que les églises du monde entier résonnent des chants de "Douce nuit, sainte nuit", les temples de Minembwe et de Bibogobogo résonnent des pleurs des orphelins et des veuves.


Une route de l’espoir… à la désolation



L’initiative de tracer une route à Bibogobogo était une lueur dans l’obscurité, un signe que l’unité et l’effort communautaire pouvaient encore prévaloir. Mais cet espoir a été vite réduit à néant par les réalités brutales du conflit. La route, symbole de mouvement et de vie, se heurte à l’immobilité imposée par la peur et l’insécurité.

Pourtant, les habitants de Bibogobogo et des autres localités continuent de résister, même si leurs efforts semblent souvent vains. Leur courage face à l’adversité est un rappel puissant de leur détermination à survivre, malgré l’indifférence du monde.


Une invitation à la solidarité

En cette période de fêtes, il est urgent de tourner notre attention vers les Hauts-Plateaux. Ces hommes, femmes et enfants, pris au piège d’un conflit absurde, ont besoin de notre soutien. Que cette saison de Noël soit aussi une saison de réflexion et de solidarité. Que les lueurs des bougies et les étoiles des sapins nous rappellent ceux qui, dans l’ombre, attendent une lueur d’espoir.

Noël est un temps de renaissance et de réconciliation. Que ce message atteigne ceux qui ont le pouvoir de changer le destin des Hauts-Plateaux. Car, même dans les moments les plus sombres, une étincelle de paix peut éclairer le chemin de la vie.

 





Le 19 janvier 2025

Paul Kabudogo Rugaba

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