Autres Victimes de la Barbarie du Régime de Kinshasa
Encore une fois, le régime de Kinshasa montre son visage impitoyable. Le Major de la police, Thomas Ndizeye Mutagata, issu de la communauté banyamulenge, a été arrêté le 31 mars 2024 à Goma, la capitale du Nord-Kivu en RDC. Quelques jours plus tard, il a été transféré manu militari à Kinshasa et placé dans le cachot de la DMIAP (Détection Militaire des Activités Anti-Patrie). Il serait décédé le lundi passé,27 mai 2024 et son corps demeure introuvable. Ce n’est que trois jours plus tard, le jeudi 30 mai 2024, que l’on a appris par de souces non officielles son décès.
Le même jeudi 30 mai,2024 dans le camp de déplacés de Rushagari, au Nord Kivu, un civil a été brûlé vif puis, cannibalisé (mangé) par le Wazalendo en raison de son appartenance ethnique tutsi, en présence des forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et des forces burundaises.
Il y a moins d’un mois, un autre major, également Munyamulenge, a succombé aux tortures subies à la DMIAP, deux jours après son transfert à la prison de Makala. Il avait passé une année entière à la DMIAP sans que personne ne sache où il se trouvait. Lors de son transfert, c’était un moribond que sa mort était prévisible.
Ces hommes sont morts sans comparaître devant un tribunal et sans jamais savoir pourquoi ils avaient été arrêtés. En RDC, il est devenu monnaie courante de taxer tous les Tutsis de collaborateurs du M23. Le simple mot "il est M23" suffit pour exécuter l'accusé sans fournir la moindre preuve. Paradoxalement, c’est à la victime de prouver qu’elle n’est pas du M23, au lieu que ce soit à l’accusation de démontrer les bases de cette allégation. C’est une entorse flagrante à la justice.
Que leurs âmes reposent en paix.
Les Conditions Inhumaines à la DMIAP
La Détection Militaire des Activités Anti-Patrie (DMIAP) est tristement célèbre pour les conditions inhumaines qui y règnent. Il est dit qu'à la DMIAP, une semaine passée dans ses cachots suffit pour perdre 40 kilogrammes. Les tortures y sont tellement intenses et atroces que les victimes se dégradent rapidement.
Les détenus sont soumis à des sévices quotidiens, notamment à la matraque électrique, et reçoivent des coups sur n’importe quelle partie du corps. Des témoignages récents rapportent que plusieurs militaires Banyamulenge et Tutsis du Nord Kivu détenus à la DMIAP sont méconnaissables, leurs corps étant couverts de blessures semblables à celles d'une boucherie, rappelant une scène d'Halloween vivante.
Les conditions de vie à la DMIAP sont effroyables. Les détenus ne reçoivent qu’une bouchée de fufu tous les deux jours, une alimentation totalement insuffisante pour survivre. Les malades ne sont jamais soignés et n’ont pas accès aux médicaments, aggravant leur souffrance. La détention dans ces conditions équivaut à une condamnation lente à une mort certaine. Beaucoup succombent sans que leurs familles ne le sachent.
La Répression des Défenseurs des Droits de l'Homme
Rappelons que c’est à la DMIAP que sont également emprisonnés l’activiste des droits de l’homme Ludovic Kalengayi et le politicien Barnabé Milinganyo. Leur crime ? Avoir plaidé la cause des Banyamulenge. Ils sont les symboles vivants de la répression qui s’abat sur ceux qui osent défendre les droits humains en RDC.
Ces pratiques barbares et inhumaines révèlent une violation flagrante des droits de l’homme. Elle ne doit plus fermer les yeux sur ces exactions. Elle doit agir de toute urgence pour enquêter et pour traduire en justice les responsables de ces atrocités. La RDC doit être rappelée à ses obligations en matière de droits de l’homme et de justice pour tous ses citoyens, sans distinction ethnique.
Que ce récit serve de témoignage et d’appel à l’action pour tous ceux qui croient en la dignité humaine et en la justice.
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