Ce que le public ignore et que le monde politique cache
En République démocratique du Congo (RDC), le conflit qui oppose le régime de Kinshasa au Mouvement du 23 mars (M23) est souvent présenté sous l'angle des ressources minières. Pourtant, il s'agit avant tout d'une question existentielle, profondément enracinée dans des idéologies de haine et des ambitions géopolitiques.
En RDC, la haine des Tutsis est institutionnalisée. Dès le plus jeune âge, à l'école, les enfants reçoivent des leçons où les Tutsis sont dépeints comme des ennemis. Cette propagande est véhiculée à travers des chansons populaires aux paroles explicites : « Nos ennemis sont élancés, ils ont un long nez, ceux-là qui ont de longues jambes… ». une description stéréotypée associée aux Tutsis. Cette éducation à la haine prépare psychologiquement les générations futures à perpétuer des préjugés mortels.
La coalition contre le Rwanda : un pacte dangereux
En janvier 2024, Évariste Ndayishimiye, président du Burundi, a rencontré Félix Tshisekedi à Kinshasa. Lors de cette réunion, il a révélé un plan visant à collaborer avec les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) pour provoquer un changement de régime à Kigali. Leur objectif est clair : détruire le Rwanda et éliminer toute résistance à l'idéologie génocidaire persistante depuis 1994.
Tshisekedi, dans des discours publics, a affirmé sans ambiguïté : « Je vais réunir les deux chambres en congrès... et je vais leur demander l'autorisation de déclarer la guerre au Rwanda. » Loin d'être de simples bravades, ses paroles reflètent un projet militaire structuré. Il a acquis des drones chinois capables d'atteindre Kigali, engagé plus de 2 000 mercenaires étrangers, et formé des alliances avec des armées qu'il considère comme des "alliés Bantous", en opposition aux "Nilotiques".
Une Alliance Inavouée : Gouvernement Congolais et FDLR
Les FDLR, composées en grande partie d'anciens génocidaires, continuent de sévir en RDC, où elles commettent des exactions contre les populations civiles, notamment les Tutsi du Nord et du Sud-Kivu. Comment expliquer alors que des forces internationales, telles que la Communauté de Développement de l'Afrique Australe (SADC), des troupes burundaises et la Mission de l'Organisation des Nations unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO), opèrent côte à côte avec ces milices criminelles ?
Cette collusion tacite soulève des questions sur les véritables objectifs de ces présences militaires. Sont-elles là pour stabiliser la région ou pour servir des intérêts géopolitiques inavoués ? En fermant les yeux sur les alliances douteuses du gouvernement congolais, la communauté internationale se rend complice de la perpétuation des violences
Une armée composite aux intentions douteuses
Aux frontières du Rwanda, plusieurs forces armées sont positionnées :
· Les FARDC, l'armée nationale congolaise.
· Les groupes armés rebaptisés "patriotes" ou "Wazalendo", incluant les FDLR, des auteurs du génocide de 1994.
· Les troupes burundaises, sud-africaines, tanzaniennes, malawites, ainsi que des mercenaires blancs.
· La MONUSCO, censée être une force de maintien de la paix, mais qui adopte une posture offensive en collaboration avec ces forces.
Toutes ces armées partagent un ennemi commun : le Tutsi, qu'il soit congolais, rwandais ou d'ailleurs.
L'Hypocrisie de la Communauté Internationale
La communauté internationale se présente souvent comme le garant des droits de l'homme et de la paix mondiale. Pourtant, son comportement face à la crise en République Démocratique du Congo (RDC) démontre une hypocrisie flagrante. Ce que beaucoup feignent d'ignorer, c'est que soutenir le gouvernement congolais équivaut aujourd'hui à soutenir les Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR), une organisation génocidaire reconnue, responsable de crimes atroces lors du génocide des Tutsi au Rwanda en 1994.
Le Paradoxe des Priorités : Ignorer les Véritables Crises
Si la paix en RDC était réellement la priorité, ces forces internationales concentreraient leurs efforts sur l'arrêt des massacres des Tutsi au Nord et au Sud-Kivu ainsi que des Hema en Ituri. Elles encourageraient également le dialogue avec des groupes comme le M23, dont les revendications portent sur la protection des populations marginalisées et la fin des discriminations.
Au lieu de cela, l’attention se concentre sur la frontière rwandaise, transformant les dynamiques militaires en une menace existentielle pour le Rwanda. Pendant ce temps, le Burundi déploie discrètement plusieurs bataillons dans le but d’occuper les Hauts-Plateaux, bastion des Banyamulenge.
Ce déplacement stratégique pose la question : la communauté internationale cherche-t-elle à préserver la paix ou à alimenter des tensions régionales pour des intérêts obscurs ?
La communauté internationale ne peut plus se dérober face à ses contradictions. Soutenir un gouvernement qui collabore avec des groupes génocidaires revient à bafouer les principes mêmes des droits de l'homme. Il est urgent de revoir les stratégies d'intervention en RDC, de condamner fermement toute alliance avec des milices criminelles et de promouvoir des solutions basées sur la justice et la vérité.
Le cœur du conflit dans la région des Grands Lacs n'est pas qu'une simple lutte pour des ressources naturelles. Il s'agit d'une guerre idéologique, alimentée par des ambitions politiques et des haines ancestrales. La complicité de certains États et organisations internationales avec des forces génocidaires telles que les FDLR expose l'hypocrisie des discours sur la paix et la sécurité.
La paix en RDC et dans la région des Grands Lacs ne sera possible qu'à travers une approche honnête et impartiale, loin des calculs politiques hypocrites qui sacrifient des vies humaines sur l'autel des intérêts géopolitiques
Le 5 février 2025
Paul Kabudogo Rugaba
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