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Paul KABUDOGO RUGABA

RDC : Des administrations et Législations Porteuses de Germes de la Balkanisation du Pays


I.      Introduction

Depuis le partage de l’Afrique, la République Démocratique du Congo (RDC) a navigué à travers une série de décrets et de constitutions visant ostensiblement à marginaliser et exclure la communauté tutsi. Cette politique d'exclusion se manifeste de manière particulièrement flagrante dans la modification répétée des critères de nationalité, visant à priver les Banyamulenge concitoyen tutsi du Nord-Kivu de leur droit de citoyenneté.

Pour appréhender le nœud du problème et la question des tutsi congolais il faut remonter à la Conférence de Berlin, qui s'est déroulée du 15 novembre 1884 au 26 février 1885 sous l'égide du Chancelier allemand Otto von Bismarck. L'objectif de cette conférence était de résoudre pacifiquement les différends relatifs aux conquêtes coloniales en Afrique. Au cours de cette conférence, il fut reconnu au roi Léopold II de Belgique un droit de propriété privé sur un vaste territoire nommé « État indépendant du Congo ». Ce territoire devint une colonie belge le 15 novembre 1908. C'est cependant en 1912 que les frontières entre le Congo belge, le Rwanda et l'Ouganda furent fixées. À cette occasion, l'ancien Royaume du Rwanda, gouverné par le roi Yuhi Musinga, fut amputé de vastes territoires.

Pour ceux qui souhaitent approfondir ce partage, deux auteurs bien connus ont écrit des ouvrages offrant des éclairages pertinents. René Bourgeois, dans son livre « Banyarwanda-Barundi », explique que « suite aux accords internationaux de 1912, Yuhi Musinga (monarque du Rwanda) perdit des provinces entières où l’on parlait le Kinyarwanda : le Bufumbira et le Kigezi passèrent aux Anglais, tandis que les Belges recevaient le Jomba, le Bwisha (Rutshuru), et le Kamuronsi (Masisi). En outre, la Belgique recevait encore l’île Idjwi, conquête de Rwabugiri ». De son côté, le chanoine Louis de Lacger confirme ce partage du royaume du Rwanda dans son ouvrage « Le Rwanda ancien ». En clair, certaines parties du Rwanda se trouvent désormais au Congo, ce qui signifie qu’il y a des Congolais rwandophones, que cela plaise ou non. Cette réalité historique ne devrait plus être remise en question par les Congolais.

Cependant, il est important de noter que les peuples parlant le Kinyarwanda n’étaient pas confinés uniquement dans les territoires autrefois rwandais. Au Sud-Kivu, il existait des zones habitées par les Banyamulenge, une communauté qui, bien que parlant le Kinyarwanda, n’a jamais fait partie du Rwanda. Leur histoire, moins connue, les a malheureusement rendus vulnérables à des tracasseries politiques continues.

Le 25 mai 1963, les États africains ont signé à Addis-Abeba la Charte de l’Organisation de l’Unité africaine, visant à « défendre leur souveraineté, leur intégrité territoriale et leur indépendance ». Parmi les principes adoptés figurait le « respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de chaque État et de son droit inaliénable à une existence indépendante ». En d'autres termes, les chefs d'État africains ont convenu de respecter strictement l'intangibilité des frontières héritées de la colonisation. Par conséquent, les territoires autrefois rattachés au Rwanda devaient légitimement revenir au Congo, et leurs habitants devaient obtenir la nationalité congolaise et jouir de tous les droits civiques et politiques. Malheureusement, cette logique simple semble devenir une équation insolvable au sein de la classe politique congolaise. Son entêtement est à l’origine des guerres qui ont dévasté le pays et freiné son développement. Si les Congolais avaient adopté des positions conformes à la Charte de l’OUA, des milliers de vies auraient pu être épargnées. Les dirigeants congolais ont commis de nombreuses erreurs aux conséquences désastreuses, notamment le déni de la nationalité congolaise aux rwandophones surtout les Tutsi de l'Est du Congo et l'absence de désarmement des ex-Forces armées rwandaises ainsi que la neutralisation des milices Interahamwe.


II.   Danger de Manipulation Constitutionnelle et Législative

La nationalité congolaise des Banyarwanda de l’Est du Congo a toujours été reconnue par la législation, que ce soit sous l’État indépendant du Congo, le Congo belge ou le Congo indépendant. Le Professeur Oswald Ndeshyo Rurihose, qui était Doyen de la Faculté de Droit à l’Université de Kinshasa en 1992, a fait un survol de l’évolution de cette question, résumé comme suit :

À l’époque de l’État indépendant du Congo (1885-1908), le décret du 27 décembre 1892, complété par celui du 21 juin, stipulait que « Tout indigène congolais, tant qu’il réside sur le territoire de l’État, conserve la nationalité congolaise ». Ainsi, toutes les populations indigènes, y compris la population d’expression Kinyarwanda du Kivu, étaient considérées comme congolaises.

La législation du Congo belge (1908-1960) n’a pas modifié cette reconnaissance. En 1908, Ndeshyo Rurihose explique que « tous les indigènes de l’État indépendant du Congo devenaient les sujets de la Belgique, puissance colonisatrice ». La population indigène n'avait plus la nationalité congolaise indépendante, mais elle était toujours reconnue comme faisant partie intégrante de la population du territoire administré par la Belgique.


II.1.  La Loi du 21 août 1925 sur le Gouvernement du Ruanda-Urundi

Selon l’article 1er de cette loi, « Le territoire du Ruanda-Urundi est administrativement uni à la colonie du Congo belge, dont il forme un vice-gouvernement général… ». Juridiquement, cela signifie que le Ruanda-Urundi était rattaché au Congo depuis 1925. Ainsi, le déplacement des indigènes à l’intérieur de l’empire belge ne posait aucun problème. L’émigration du « Ruanda-Urundi » vers le Congo belge était perçue comme un simple mouvement interne sur le même territoire, car c’était l’autorité belge qui décidait et exécutait ces déplacements. Par conséquent, les Rwandais et les Burundais qui allaient travailler dans les mines du Katanga devenaient congolais à l’indépendance. La ville de Kipushi comptait une importante population burundaise.

En vertu de cette loi, l’ordonnance législative n°25/554 du 6 novembre 1959 accordait le droit de participer aux élections à certaines catégories de ressortissants du Ruanda-Urundi. Cette ordonnance stipulait en son article 1er que « les ressortissants du Ruanda-Urundi sont électeurs et peuvent être élus aux Conseils de Territoire, de Commune, de Ville et de Province, dans les mêmes conditions que les Belges de statut métropolitain ou congolais, à condition de justifier de dix ans de résidence au Congo belge au moment de la clôture du rôle ou de la date limite fixée par le dépôt des candidatures, selon le cas ».


II.2.  La 1ère Résolution de la Table Ronde Belgo-Congolaise

Lors de la Table ronde belgo-congolaise, qui s'est tenue à Bruxelles du 20 janvier au 20 février 1960, des intellectuels congolais et des dirigeants belges ont adopté une première résolution stipulant : « Le Congo, dans ses frontières actuelles, constitue, à partir du 30 juin prochain, un État indépendant dont les habitants auront, aux conditions que la loi déterminera, une même nationalité, sur le territoire duquel ils pourront se déplacer et s’établir librement et où les marchandises aussi pourront circuler sans entrave ».

Selon le Professeur Ndeshyo, « il découle de cette résolution que la nationalité congolaise est née le 30 juin 1960, avec l’accession du pays à l’indépendance. Auparavant, il y avait un vide de nationalité pour tout le monde depuis l’annexion du Congo par la Belgique en 1908 ».

La résolution n° 11 de la Table ronde de Bruxelles stipulait que « le droit de vote est reconnu aux Congolais, aux hommes de mères congolaises et aux ressortissants du Ruanda-Urundi résidant au Congo depuis au moins dix ans, l’âge minimum des électeurs étant fixé à 21 ans accomplis ».


II.3.  La Loi du 23 Mars 1960 Relative aux Élections Législatives et Provinciales au Congo

La loi du 23 mars 1960, régissant les élections législatives et provinciales au Congo, stipulait dans son article 1er que pour être électeur pour la Chambre des Représentants, il fallait répondre aux conditions suivantes : « être de statut congolais, ou être de mère congolaise, ou être ressortissant du Ruanda-Urundi résidant au Congo depuis au moins 10 ans... ». Ainsi, les ressortissants du Ruanda-Urundi avaient le droit de vote et d’éligibilité, jouissant ainsi des droits civils et politiques.

La Constitution du 19 mai 1960 a incorporé l'esprit de la Table ronde en considérant que le patrimoine du nouvel État serait constitué de tous ceux que la colonie avait considérés comme « sujets belges » appartenant au Congo, incluant les Rwandais et les Burundais, eux aussi « sujets belges ».

Pendant les trois premières années de l’indépendance du Congo, les textes juridiques antérieurs à l’indépendance restaient en vigueur. Ainsi, le principe de la naissance de la nationalité congolaise au 30 juin 1960, en vertu de la Résolution n° 2 de la Table ronde, n’a pas été remis en cause.


II.4.  Le Principe de la Nationalité Congolaise Reconfirmé

Ce principe a été réaffirmé par la Constitution dite de Luluabourg, élaborée par une Commission constitutionnelle réunie du 10 janvier au 11 avril 1964. Son article 6 stipule : « Il existe une seule nationalité congolaise. Elle est attribuée, à la date du 30 juin 1960, à toute personne dont un des ascendants est ou a été membre d’une tribu ou d’une partie de tribu, établie sur le territoire du Congo avant le 18 octobre 1908 ». La population congolaise d’expression kinyarwanda n’a pas été exclue des dispositions de l’alinéa 2 de cet article, car les membres de ses trois tribus, Hutu, Tutsi et Twa, avaient des ancêtres établis au Congo avant le 18 octobre 1908. De plus, les originaires du Rwanda et du Burundi établis au Congo avant 1960, et n’ayant pas une autre nationalité, n’étaient pas concernés par l’alinéa 3 de l’article 6.

Le décret-loi du 18 septembre 1965 a maintenu les acquis et les procédures anciennes, confirmant et élargissant la Constitution de Luluabourg.

La Constitution de 1967, en son article 46, réserve à la loi la fixation des règles concernant la nationalité, et maintient le principe de la naissance de la nationalité congolaise au 30 juin 1960.


II.5.  L'Ordonnance-Loi n° 71-020 du 26 Mars 1971 et la Reconnaissance de la Nationalité Congolaise

L'ordonnance-loi n° 71-020 du 26 mars 1971 concerne la reconnaissance de la nationalité congolaise aux personnes originaires du Ruanda-Urundi établies au Congo au 30 juin 1960. Le Professeur Ndeshyo Rurihose explique que « l’adoption de cette loi particulière est justifiée par la répétition des contestations, des exactions et des mauvais traitements envers cette population, mais surtout par la volonté du législateur de mettre fin aux diverses intrigues et de protéger le patrimoine humain du Congo. Cette loi intègre toutes les catégories des Banyarwanda établis au Congo avant le 30 juin 1960. Elle a été promulguée après une enquête et une décision du Bureau politique du Mouvement Populaire de la Révolution (MPR), parti-État sous Mobutu. » Cette ordonnance comporte un article unique (article 15), libellé comme suit : « les personnes originaires du Ruanda-Urundi établies au Congo à la date du 30 juin 1960 sont réputées avoir acquis la nationalité congolaise à cette même date. »

De plus, la loi n° 72-002 du 5 janvier 1972, dans son article 15, stipule que « les personnes originaires du Ruanda-Urundi qui étaient établies dans la province du Kivu avant le 1er janvier 1950 à la suite d’une décision de l’autorité coloniale et qui ont continué à résider depuis lors dans la République jusqu’à l’entrée en vigueur de la présente loi ont acquis la nationalité zaïroise (congolaise) à la date du 30 juin 1960. »


II.6. La Loi n° 81-002 du 29 Juin 1981 et la Nationalité Congolaise des Rwandophones

En 1981, la loi n° 81-002 du 29 juin a remis en question la nationalité congolaise des Rwandais établis au Kivu. Cette loi, En abrogeant la loi 72-002 du 05 Janvier 1972, a abrogé la Tribu Tutsi qui était déjà sur l’atlas des tribus du Zaïre.

Cette même loi qui abrogea la Tribu Tutsie du Zaïre reconnut les Banyamulenge comme la seule Tribu Tutsie autochtone dont les membres sont établis sur le sol qui devint le Congo au XVIème siècle. Cependant son application fut tout autre: Les Banyamulenge ont continué à etre traités comme de citoyens de seconde zonne, voir des etrangers.

Pour les Banyarwanda et Barundi, cette loi « viole les droits acquis des personnes originaires du Rwanda et du Burundi établies au Congo entre janvier 1950 et juin 1960. Ses mesures d’application remettent en question les procédures régulièrement achevées.


III. Danger de Manipulation dans l’application de lois  

II.1. Sud-Kivu

Les injustices coloniales contradictoire à la législation et la fragmentation territoriale postindépendance ont fortement influencé les relations entre les Tutsi et les autres ethnies du Congo, marquant leur citoyenneté d'une contestation continue.

Les relations entre les Banyamulenge et l’administration belge étaient marquées par des incidents et de la discrimination en faveur des autres communautés. Bien que l’État indépendant du Congo ait reconnu des entités administratives autonomes pour les Banyamulenge, celles-ci furent supprimées peu-après.

Les chefferies banyamulenges du Sud-Kivu, qui ont été supprimées sont : la chefferie de Gahutu, la chefferie de Budurege et la chefferie de Kayira. Pour Weis , le banyamulenge occupaient 5 /6 du total  l'ensemble du plateau et du haut versant (WEIS, 1959).  

Les chefferie banyamulenge n’appartenaient pas au royaume du Rwanda et n'étaient pas non plus situées à ses frontières, contrairement aux chefferies du Nord-Kivu. Elles étaient exclusivement peuplées de Batutsi, aujourd'hui appelés Banyamulenge. Ces chefferies furent reconnues et confirmées par les décrets du 6 octobre 1891, du 3 juin 1906, et du 2 mai 1910. Cependant, le décret du 5 décembre 1933 abolit ces chefferies, les démantelant et les répartissant entre les petites chefferies des tribus Babembe, Bafulero, Bavira et Barega. Ainsi, les Batutsi pasteurs se retrouvèrent sous la dépendance de chefs traditionnels aux coutumes et traditions très différentes des leurs.

 

III.2  Au Nord-Kivu

Les chefferies rwandophones du Nord-Kivu, plus nombreuses et peuplées que celles du Sud-Kivu, ont connu une destitution progressive. Elles étaient composées de: la chefferie de Jomba (territoire de Rutshuru), la Chefferie de Bwishya (territoire de Rutshuru), la Chefferie de Kamuronsi (territoire de Masisi), la Chefferie du Gishari (territoire de Masisi), la Chefferie de Byahi (territoire de Goma).

a. Chefferies de Jomba et de Bwishya

Sous l'autorité du prince Nyindo, fils du roi Rwabugiri Kigeli IV, ces chefferies étaient administrées par les chefs Nshizirungu et Kabango. En 1922, les Belges destituèrent ces chefs pour leur loyauté envers le roi du Rwanda. Une nouvelle entité, le territoire de Rutshuru, fut créée et dirigée par Daniel Ndeze, un détenu hutu. Par l'expropriation et la torture, Ndeze poussa de nombreux Batutsi à fuir, marginalisant ainsi la communauté.


b. Chefferie de Byahi

Couvrant l'ancien territoire de Goma et également connue sous le nom de Munigi, cette chefferie était dirigée par le chef Karera. En 1916, Karera fut chassé par les Belges, qui installèrent à sa place un chasseur d'éléphants Kumu, Gahembe. La chefferie fut renommée Bukumu. Sous la pression, les habitants se proclamèrent Bakumu, bien qu'ils ignorent les coutumes de cette ethnie.

c. Chefferies de Gishari et de Kamuronsi

Dirigées par les chefs Rwubusisi et Semugeshi, ces chefferies furent supprimées par les Belges en 1923. Les populations furent forcées d'accepter l'autorité du chef hunde André Kalinda ou de retourner au Rwanda. Constatant la difficulté de développement sans main-d'œuvre suffisante, les Belges réhabilitèrent la chefferie du Gishari en 1937, d'abord dirigée par Joseph Bideri, puis par Wilfrid Bucyanayandi. Ses politiques progressistes lui valurent d'être destitué en 1957, et la chefferie fut démantelée en 1958. Cet acte marqua la fin des chefferies banyarwanda au Congo Belge à la veille de l'indépendance en 1958.


III.3. Exclusion des Tutsis lors de la Conférence Nationale Souveraine de 1990

En 1990, à la faveur d'un vent de démocratie et de pluralisme soufflant sur le continent africain, notamment après le Discours de la Baule qui conditionnait l'aide au développement à une plus grande ouverture politique, la Conférence Nationale Souveraine fut convoquée et tenue à Kinshasa. Cette conférence avait pour objectif de baliser le chemin vers une nouvelle ère, de faire une 'autopsie politique' du régime moribond de Mobutu, et de définir les nouvelles priorités pour l'avenir de la RDC. Les représentants de toutes les couches de la société et de toutes les entités furent invités à y participer, à l'exception notable des Tutsis, qu'ils soient du Sud ou du Nord-Kivu, qu'ils soient considérés comme transplantés ou Congolais de souche.

Sous le simple motif d'être Tutsi, des figures éminentes telles que Rwakabuba Shinga Cyprien, ancien ministre de l'Éducation du gouvernement provincial du Nord-Kivu après l'indépendance, plusieurs fois Commissaire Politique et membre du Comité Central du Parti de Mobutu, ainsi que Mgr Kanyamachumbi Semivumbi Patient, Secrétaire Général de la Conférence Épiscopale du Zaïre, furent brutalement défenestrées, traitées comme des chiens. Cette injustice s'est déroulée sous les yeux de Mgr Laurent Monsengwo Pasinya, alors Président de la Conférence Épiscopale du Zaïre et Président de la Conférence Nationale Souveraine, sans qu'il ne bronche ni ose lever le petit doigt en signe de protestation.

L'attitude de Mgr Monsengwo peut être interprétée de deux manières : soit il était complice de cette exclusion, soit il se trouvait impuissant face à une telle hostilité envers les Tutsis, incapable de défendre la vérité et la justice. La première hypothèse semble cependant plus plausible, car après lui, d'autres prélats catholiques n'ont pas tardé à manifester des tendances anti-tutsi de manière encore plus évidente.

Parmi eux, on peut citer l'évêque Timothé BODIKA de Kikwit, qui, en 2017, est allé jusqu'à remettre en question la morphologie des Banyamulenge et inciter, sous un langage voilé, la population à s'en prendre aux bergers Banyamulenge de passage dans la région. De même, l'évêque Sébastien Muyengo Mulombe d’Uvira, ce faux berger déguisé en brebis, a régulièrement accusé les victimes, qualifiant les brebis de loups. Il n'a jamais pris la peine de rendre visite aux chrétiens en détresse sur les Hauts-Plateaux, ni même d'envoyer une délégation, comme l'ont fait d'autres confessions religieuses. Pas un geste de la Caritas pour venir en aide aux sinistrés. Pire encore, il s'est déclaré Maï-Maï, alignant ainsi son discours avec ceux qui persécutent les Banyamulenge.


III.4. Le rapport de de la commission Vangu Mambweni

Après la Conférence Nationale Souveraine, Mgr Monsengwo fut invité par le Saint-Siège à se retirer de la tête du Parlement zaïrois pour laisser les laïcs gérer les affaires publiques. Il fut remplacé par le politicien Célestin Anzuluni Bembe Isilonyonyi, ennemi juré des Banyamulenge, qu’il incitait publiquement à chasser et à renvoyer « chez eux » au Rwanda lors de divers meetings dans la zone de Fizi. Devenu tout-puissant Président du Parlement congolais à la fin du règne de Mobutu, il trouva dans son ascension au perchoir du Haut Conseil de la République Parlement de Transition, l’opportunité de réaliser son unique projet politique : rendre les Banyamulenge apatrides, saisir leurs biens avant de les expulser ou, le cas échéant, de les exterminer. Sous son instigation, une commission ad hoc nommée Vangu Mambweni fut constituée et, le 28 avril 1995, le Parlement congolais adopta, sur la base du rapport de ladite commission, des résolutions traitantes tous les « rwandophones » de réfugiés et les accusant d’avoir illégalement obtenu la nationalité zaïroise.

À l’origine, cette commission parlementaire avait pour mission d’étudier la question des réfugiés rwandais récemment installés près de la frontière rwandaise par le gouvernement zaïrois, en violation des conventions internationales. Cependant, les priorités d’Anzuluni Bembe étaient ailleurs : expulser les Banyamulenge et les Banyarwanda de l’administration publique, de l’armée et des services de sécurité, et saisir leurs biens en les déclarant « biens nationaux ». Il faisait explicitement référence à un prétendu projet d’installation de l’« empire hima-tutsi ». En utilisant ce rapport pour atteindre ses objectifs macabres, Anzuluni Bembe précipita les événements, entraînant des conséquences imprévues.

Il trouva des complices au Kivu, notamment le Gouverneur-Pasteur Kyembwa Walumona, Leonard Nyangoma (leader hutu burundais opérant au Sud-Kivu), le Commissaire de Zone d’Uvira Shweka Mutabazi, un Hutu rwandais originaire de Kibuye, miraculeusement devenu zaïrois, et d’autres autorités militaires et civiles à divers niveaux de l’administration.

Les Banyamulenge furent profondément affectés par ce rapport dit Vangu. Le Commissaire de Zone Shweka Mutabazi en profita pour les harceler, et lors des meetings populaires, notamment à Kasenga, il appelait ouvertement les populations d’Uvira à tuer les Banyamulenge, qu’il qualifiait de « serpents ». Cette rhétorique rappelait tristement le langage des médias de la haine, notamment la RTLM, durant le génocide des Tutsis au Rwanda.

Le rapport de la commission Vangu Mambweni fut le coup d’envoi du génocide en cours contre les Tutsi de la RDC partout où ils sont à travers le pays. Sa publication a donné lieu à une réaction des Tutsi du Nord-Kivu et de Banyamulenge vivant à Kinshasa qui ont écrit un mémorandum adressé au président Mobutu Sese Seko mais qui est resté lettre morte depuis là où il est classé dans les tiroirs.  


III.5. Les Décrets d'Exclusion

En 2017, une décision drastique a marqué un tournant significatif dans la marginalisation des Banyamulenge. Leurs terres ancestrales, situées sur les hauts plateaux, ont été décrétées réserve naturelle, une mesure imposée sans consultation préalable ni offre d'alternative à cette communauté historique. Sous couvert de protection environnementale, cette décision a effectivement expulsé les Banyamulenge de leurs propres terres, exacerbant ainsi leur sentiment d'exclusion et d'injustice.

Le gouverneur Marcelin Cishambo, conscient des implications graves de cette initiative, a tenté de bloquer ce projet qu'il percevait comme un élément catalyseur d’un conflit sans fin. Cependant, Bitomwa, alors à la tête de l'Institut National pour la Conservation de la Nature (ICCN), a contourné l'opposition locale en négociant directement avec Kinshasa, qui a donné son aval à la mise en œuvre du projet.

Lors de l'élaboration de cette mesure, toutes les communautés locales ont été consultées, à l'exception des Banyamulenge, pourtant directement concernés par la décision. Quelques notables banyamulenge résidant à Bukavu ont catégoriquement refusé cette initiative, convaincus que le projet ne pourrait être imposé contre leur gré.

Cette précipitation dans l'adoption du décret semblait avoir pour objectif de bloquer les projets que la communauté Banyamulenge, habituée à se prendre en charge, souhaitait mettre en place, tels que la création de laiteries, de fromageries et le relancement de l’agriculture. Il est à noter que le projet de territoire et le traçage de la route vers les hauts plateaux, pourtant approuvés par les autorités de la RCD, avaient déjà été supprimés pour des raisons similaires lors de la formation du gouvernement d'union nationale.


III.6. Requalification des Groupes Armés Maï-maï en Wazalendo : Un Blanchiment Inquiétant

Récemment, au mois de novembre en 2023, le gouvernement congolais a pris une décision controversée en reconnaissant comme réservistes des groupes armés autrefois connus sous le nom de Maï-maï, les rebaptisant Wazalendo. Cette requalification a pour but de blanchir ces groupes, malgré leur passé marqué par des actes de terrorisme et des violences extrêmes. Le mouvement Wazalendo est essentiellement anti-Tutsi, propageant une culture de haine et de violence contre cette communauté.

Les actes de cannibalisme, autrefois relégués aux histoires d'horreur, refont surface, visant principalement les Tutsis. Plusieurs incidents atroces ont été signalés. Parmi les cas notoires, on trouve celui du major Joseph Kaminzobe dans le territoire de Fizi, où des actes de cannibalisme ont été commis. Un autre incident horrible concerne le commerçant Ntayoberwa à Kindu, dans le Maniema, qui a été victime d'actes similaires. De plus, deux officiers subalternes ressortissants du Nord-Kivu ont été victimes dans des événements similaires, ajoutant à la liste croissante des atrocités dans le territoire de Fizi. Les disparitions de personnes enlevées par les Maï-maï restent nombreuses et préoccupantes. Certaines sources affirment que les victimes ont subi le même sort macabre que les cas précédents. Il y a à peine deux jours, le 12 août 2024, des images horribles ont circulé montrant un homme tutsi brûlé vif puis mangé publiquement par la population de Misisi, au Sud-Kivu. Ces atrocités sont un rappel brutal de la montée de la violence ethnique et du cannibalisme dans le pays.

  Au Nord-Kivu, ces actes de cannibalisme sont devenus monnaie courante, alimentant une atmosphère de terreur et de violence. Les témoignages et les images circulant sur les réseaux sociaux, notamment sur WhatsApp et X (anciennement Twitter), attestent de l'ampleur et de la brutalité de ces actes. Le porte-parole du M23, Laurent Kanyuka parle d’une dizaine des cas enregistré.

Les victimes tutsi sont prises pour cible dans une campagne de terreur qui semble encouragée, ou du moins tolérée, par les autorités. Les actes de cannibalisme, loin d'être isolés, s'inscrivent dans une logique de purification ethnique qui rappelle les heures sombres de l'histoire.   

La requalification des Maï-maï en Wazalendo, loin de pacifier la région, aggrave les tensions et légitime des groupes qui se livrent à des actes de barbarie. Il est impératif que le gouvernement congolais reconsidère cette décision et prenne des mesures concrètes pour protéger toutes les communautés, en particulier les Tutsis, contre la violence et la haine ethnique.

III.7. La Réaction d’autodéfense

Face à ces injustices, des mouvements de contestation se sont levés pour dénoncer la persécution des Tutsis et revendiquer l'égalité de droits pour tous les citoyens. C’est dans ce cadre que s’inscrit la succession des rébellions qui naissent à l’Est du pays, notamment l’AFDL, Le RCD, Le CNDP, le M23 et enfin le AFC.  Cependant, la communauté internationale, hésitante, a toujours tardé à reconnaître leur légitimité. Le gouvernement congolais, de son côté, jure de ne jamais négocier avec ces rebellions, malgré la justesse de leurs revendications : être traités comme tous les autres citoyens congolais.

Certaines puissances occidentales, notamment la France, semblent exacerber la situation en refusant de reconnaître ces mouvements de revendications, les assimilant à une agression rwandaise. Cette position ne fait qu'attiser les tensions, éloignant toute perspective de solution.


III.8. La Poursuite de l'Extermination des Tutsis par les Régimes de Kinshasa

On remarque nettement que les régimes de Kinshasa, tels qu’ils se sont succédé, utilisent tous les moyens à leur disposition pour étouffer l’existence d’une communauté : les Tutsis du Nord-Kivu, et du Sud-Kivu connus sous le nom de Banyamulenge. Ces moyens incluent la manipulation de la constitution, l'émission de décrets, la falsification de l’histoire, l’usage abusif du pouvoir, et la collaboration avec des forces négatives et des rébellions étrangères comme le FDLR.

a.     Manipulation Constitutionnelle et Législative

Les régimes de Kinshasa ont souvent modifié la constitution et émis des décrets pour priver les Banyamulenge de leurs droits fondamentaux. Ces modifications législatives visent à les exclure de la citoyenneté zaïroise (plus tard congolaise) et à les marginaliser socialement et économiquement. Par exemple, les résolutions du Parlement congolais adoptées sur la base du rapport de la commission Vangu Mambweni en 1995 ont traité tous les « rwandophones » de réfugiés et les ont accusés d’avoir illégalement obtenu la nationalité zaïroise.


b.     Falsification de l’Histoire

La falsification de l’histoire est un autre outil utilisé pour délégitimer l’existence des Banyamulenge. En réécrivant l’histoire, les régimes successifs cherchent à présenter cette communauté comme des étrangers sans droits historiques sur les terres qu’ils occupent. Cette stratégie alimente le narratif selon lequel les Tutsis seraient des envahisseurs venus du Rwanda, ce qui justifie leur expulsion ou leur extermination.


c.     Usage Abusif du Pouvoir

Les autorités congolaises ont également abusé de leur pouvoir pour opprimer les Banyamulenge. Cela inclut la persécution politique, les arrestations arbitraires, et la violence physique. Des figures politiques comme Celestin Anzuluni Bembe Isilonyonyi, Honoré Gbanda, Kwbe Kipele, Bitakwira Justin, Martin Fayulu etc    ont ouvertement incité à la haine et à la violence contre les Tutsis, organisant des campagnes visant à les rendre apatrides et à saisir leurs biens.


d.     Collaboration avec des Forces Négatives et des Rébellions Étrangères

La collaboration avec des forces négatives, telles que les groupes armés locaux et les rébellions étrangères comme le Red-Tabara et le FDLR, a également été une stratégie clé pour persécuter les Banyamulenge et le Tutsi du nord. Les groupes Maï-maï, rebaptisés Wazalendo, ont été reconnus comme réservistes par le gouvernement congolais malgré leur passé terroriste. Ces groupes, connus pour leurs actes de cannibalisme et leur violence extrême, sont essentiellement anti-Tutsi et propagent une culture de haine.


III.9. Le Refus de Désarmer les Ex-FAR et les Milices Interahamwe Regroupés dans les FDLR en RDC

Depuis plusieurs décennies, la République Démocratique du Congo (RDC) est en proie à des conflits armés complexes et multiformes. L'un des aspects les plus persistants et controversés de cette instabilité est le refus de désarmer les ex-Forces Armées Rwandaises (ex-FAR) et les milices Interahamwe, regroupés au sein des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR). Ce groupe armé, qui opère principalement dans l'Est de la RDC, représente non seulement une menace sécuritaire mais aussi un obstacle majeur à la paix et à la stabilité dans la région des Grands Lacs.

Les FDLR sont nées à la suite du génocide rwandais de 1994, lorsque des membres des ex-FAR et des milices Interahamwe, responsables du massacre de plus de 800 000 personnes, ont fui au Congo pour échapper à la justice. Depuis lors, ils se sont réorganisés et ont continué leurs activités militaires et criminelles dans les provinces de l'Est de la RDC, notamment au Nord et au Sud-Kivu.

La présence des FDLR en RDC a entraîné des conséquences dévastatrices pour les populations locales. Ces groupes armés sont impliqués dans des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité, des violations des droits de l'homme, y compris des massacres, des viols, et des déplacements forcés de populations. Leur contrôle sur certaines régions a entravé le développement socio-économique et exacerbé les tensions ethniques.

Malgré les appels internationaux et les résolutions des Nations Unies, le désarmement des FDLR reste un défi majeur. Plusieurs facteurs expliquent ce refus persistant :


1.   Intérêts Politiques et Économiques : Certains segments de l'appareil militaire et politique congolais ont des intérêts économiques dans les zones contrôlées par les FDLR. Le commerce illégal de ressources naturelles telles que l'or, le coltan et les diamants fournit des revenus substantiels à ces groupes et à leurs alliés locaux.


2. Faiblesse Institutionnelle : La RDC souffre d'une faiblesse institutionnelle chronique, qui se manifeste particulièrement au sein de son armée, les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC). Cette armée manque cruellement de capacités logistiques, de formation adéquate et de discipline pour mener à bien une campagne de désarmement efficace contre les FDLR. À ces lacunes s'ajoute une corruption endémique au sein des forces armées, rendant les efforts de désarmement encore plus complexes et inefficaces.

Cependant, au-delà de ces faiblesses structurelles, il est important de souligner l'absence flagrante de volonté politique pour réellement s'attaquer à ce problème. Les rares actions entreprises contre les FDLR ne sont souvent que des simulacres, des gestes symboliques destinés à donner l'illusion d'une intervention, sans réelle intention de résoudre le problème. Cette situation contribue à prolonger l'insécurité et l'instabilité dans la région, laissant les populations locales à la merci de ces groupes armés.


3.  Complexité des Alliances Locales : Les alliances locales entre les FDLR, le gouvernement de la RDC, et certains groupes armés congolais, tels que les Maï-Maï, sont fondées sur une stratégie inquiétante. Le gouvernement congolais semble avoir l'intention de mobiliser ces forces dans un projet génocidaire visant les Tutsi, avec une ambition ultérieure d'agression contre le Rwanda. Dans ce contexte, les FDLR, composées en grande partie d'anciens génocidaires rwandais, apparaissent comme l'instrument central d'exécution de ce plan diabolique. Leur coopération avec les forces gouvernementales et d'autres groupes armés locaux n'est pas simplement opportuniste, mais fait partie d'une stratégie plus large et sinistre qui menace non seulement la stabilité régionale mais aussi des vies innocentes.

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III.10. Un Avenir Incertain

Au lieu de chercher des solutions inclusives et pacifiques, le gouvernement congolais semble plutôt activement attiser la haine contre la communauté tutsie. Cette stratégie non seulement marginalise davantage cette communauté, mais elle porte également le germe de la balkanisation du pays, en divisant les citoyens et en fournissant de l’engrais a un     conflit à perpétuité.

 

VI. Une lueur d'espoir

Malgré les tribulations, une lueur d'espoir subsiste. Aussi faible soit-elle, une voix s'élève pour dénoncer les violations des droits de l'homme. Des ambassadeurs de la paix s'efforcent de sensibiliser la population et de ramener la raison dans un contexte tumultueux. Sans être exhaustif, nous pouvons mentionner Muhivwa Godefroid, Muhumuza Mugwema Jacques, Kalengay Ludovic, Karoti  Mpatanishi, Milinganyo Barnabé, Lazare Sebitereko Rukundwa, et même Michel Rukunda, le chef de l'autodéfense Twirwaneho, qui ne cesse de lancer des messages de paix.

Malheureusement, leurs efforts sont systématiquement découragés par le gouvernement. À l'heure où nous écrivons ces lignes, Kalengay Ludovic, Milinganyo Barnabee, et Lazare Sebitereko Rukundwa croupissent dans les prisons de Makala et les cachots de la DMIAP, où leur santé se détériore considérablement sous l'effet de la torture.

Alors qu'un grand pas vers la paix avait déjà été réalisé, le gouvernement, en juillet, a envoyé Bitakwira, ajoutant de l'huile sur le feu et ravivant les tensions.


VI.  Les Efforts Internationaux et leurs Limites

La communauté internationale, par l'intermédiaire de la Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO), a tenté à plusieurs reprises de désarmer les FDLR. Cependant, ces efforts ont été largement inefficaces. La MONUSCO elle-même a été critiquée pour son incapacité à protéger les civils et à neutraliser les groupes armés. Les opérations militaires conjointes entre la MONUSCO et les FARDC ont souvent manqué de coordination et de volonté politique, aboutissant à des résultats mitigés. La MONUSCO est alors un observateur passif, malheureusement qui a des penchants pour un gouvernement fautif.

La question demeure : quelle sera l'issue de cette situation ? À moins que des mesures sérieuses ne soient prises pour promouvoir la justice, l'égalité et la réconciliation, la RDC continue de s'enfoncer davantage dans le chaos et la violence ethnique. Le destin du pays repose sur sa capacité à reconnaître et à rectifier les erreurs du passé, en œuvrant pour un avenir où chaque citoyen, quelle que soit son origine, pourra vivre en paix et en dignité.


VI. ConclusionTop of Form

Faut-il laisser la République Démocratique du Congo (RDC) continuer à sombrer dans le tribalisme, la corruption, la violation des droits humains, et même le cannibalisme moral? Cette question se pose avec une urgence croissante alors que le pays, au lieu de progresser vers une nation unie et prospère, semble s'enliser dans des divisions ethniques destructrices et une gouvernance dévoyée.

Le tribalisme, alimenté par des manipulations politiques, fracture la société congolaise en clans opposés, sapant l'unité nationale et nourrissant les conflits. La corruption, quant à elle, gangrène les institutions, affaiblit l'État de droit, et maintient la majorité de la population dans la pauvreté tout en enrichissant une élite restreinte. Les violations des droits humains, de plus en plus fréquentes et impunies, créent un climat de peur et de répression où la voix des opprimés est étouffée.

Pire encore, le terme de cannibalisme n'est pas utilisé à la légère, mais pour dénoncer une déshumanisation progressive où les valeurs morales sont dévorées par l'intérêt personnel, et où la vie humaine est sacrifiée sur l'autel du pouvoir et de l'avidité. Le silence face à cette dérive ne ferait qu'aggraver la situation.

Il est temps de se demander si nous sommes prêts à assister passivement à la transformation de la RDC en un État où la dignité humaine est constamment piétinée, ou si nous allons prendre position pour renverser cette marée sombre et restaurer l'espoir d'un avenir meilleur pour tous les Congolais.


le 20 aout 2024

Paul Kabudogo Rugaba

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