On ne peut plus se demander à quoi ressemble le quotidien des Banyamulenge dans les hauts et les moyens plateaux de Fizi, Mwenga et Uvira tellement des scènes tragiques largement partagés sur les réseaux sociaux et faisant état de récents déplacements massifs des populations Banyamulenge de Bibokoboko qui rappellent ceux de populations de Rurambo en mai dernier ainsi que la fosse commune servant de prison à ciel ouvert à Muramvya (Bijombo) en disent long.
En effet, si l'avenir de cette communauté tutsi du Sud-Kivu s'inscrivait déjà en pointillé depuis avril 2017, date de début de leur persécution, les violations des droits humains dans cette partie de la République, pourtant surmilitarisée ont atteint un niveau indescriptible de leur atrocité. De Rurambo à Minembwe, en passant par Katanga, Bijombo, Mibunda ou Mikenke, près de 400 villages ont été détruits et vidés de leurs populations dépouillées de tout. Cinq ans durant, les attaques ne cessent de se multiplier.
Les dernières en dates, celles de Bibokoboko (du 13-15 octobre 2021) où des dizaines de morts ont été signalés, tandis que des otages ont passés des jours et des nuits de galère dans un terrifiant huis clos avec leurs bourreaux ravisseurs Maï-Maï et qui n’ont pas hésité d’en assassiner une dizaine. En même temps, les survivants qui se sont retrouvés malgré eux à Baraka ont été pris à parti par les jeunes Babembe qui n'éprouvaient aucune gêne à revendiquer leur geste à grand renfort de véhémentes diatribes contre ceux qu’ils qualifient à tort « d’envahisseurs de terres des autochtones ».
Il n'en fallait pas plus pour activer le moulin à rumeurs sur l’utopique présence du colonel Makanika à Bibokoboko pour justifier les attaques de la milice Maï-Maï et la maltraitance des déplacés sur leurs sites d’hébergement temporaires. Comme toujours depuis 2020, l’allusion à l’imaginaire présence de Makanika partout où les Maï-Maï lancent les attaques contre les villages Banyamulenge est devenue un « prétexte et une justification » pour massacrer tous les siens et un « faux-fuyant » pour se dérober à d’éventuelles (ou plutôt à d’improbables) poursuites judiciaires.
Avec l’aide de nombreuses et caricaturales déclarations du Major Kasereka qui, loin de dénoncer les Maï-Maï et leurs macabres actions, sacralisent leurs agissements inhumains en mettant toujours en avant l’argumentaire biaisé « d’affrontements entre groupes armés » en cas de massacres des Banyamulenge, la main méchante des Maï-Maï est renforcée et l’attention du pouvoir publique est à coup sûr détournée.
Par ce perpétuel recours à la désinformation, le débat est plutôt écarté de son vrai sujet pour se fixer sur la responsabilité des Twirwaneho, auto-défense civile résolument décidée à défendre leur communauté contre le déracinement dont elle fait l’objet. D’aucun fassent le constat selon lequel le Major Kasereka n'a pas bégayé l'idéologie génocidaire de Bitakwira. Il s'en est plutôt servi pour orienter ses déclarations sur les intempestives mises au point de la situation sécuritaire pour les Moyens et les Hauts-Plateaux du Sud-Kivu. Ces dernières, mises ensemble dessinent l'exact portrait du porte-parole de l’opération SOKOLA 2 et dans une certaine mesure, de la garnison qu'il représente.
Nul donc besoin de démontrer que le comportement de non-assistance de personnes en danger affiché par les FARDC dans les hauts et moyens plateaux du Sud-Kivu rencontrent par analogie les discours du Major Kasereka.
Avec le Colonel Ekembe aux affaires, le déracinement des Banyamulenge ne devra plus s'exécuter sur un calendrier chronophage
Pendant les 4 dernières années, on a vu trôner tour à tour (à la tête de la fameuse brigade d’intervention rapide) le colonel Katembo, les généraux Muhima et Opia ; et aujourd'hui, le Colobnel Ekembe qui, comme ses prédécesseurs semble déterminé à jouer la cheville ouvrière du déracinement des Banyamulenge.
En effet, à l’instar de Rurambo ou de Minembwe, et malgré les messages d’alerte et les appels au secours, les FARDC ne sont pas venues à la rescousse des populations de Bibokoboko sous la menace des bourreaux Maï-Maï.
Cela laissait déjà très peu de place au doute quant au soutien des unités de la 112ème brigade d’intervention rapide des FARDC au macabre projet des Maï-Maï. Leur inaction en pareille situation ne fait que confirmer les soupçons de leur allégeance au projet macabre susmentionné des Maï-Maï. On peut donc logiquement penser que leur intervention semble se focaliser avant tout sur ce déracinement.
Et si la crédibilité de la communauté humanitaire congolaise s'est jouée à Bwegera et à Mushimbake !
D'après un notable de la communauté Banyamulenge, la crédibilité des agences humanitaires à pied d’œuvre en RDC s'est jouée à Bwegera (Uvira) et à Mushimbake (Fizi). Celles-ci ont opté pour le durcissement des conditions de vie, déjà précaires des déplacés. Ceci s'explique par le refus, par le HCR ainsi que d’autres agences humanitaires de porter assistance aux femmes, aux enfants et aux personnes âgées par le fait qu’ils soient tout simplement Banaymulenge, pense ce notable qui ne trouve pas une autre explication d’un tel comportement. Il n’est donc pas question ici pour le HCR et d’autres agences d’oublier leur mission. Le cas de déplacés de Rurambo qui a ému tous les cœurs sensibles selon cette logique n'était donc rien d’autre que la partie émergée de l'iceberg.
De quoi comprendre que le malheur qui s'abat sur les Banyamulenge semble être le résultat d'une synergie d'acteurs. En l’occurrence, ceux qui attaquent les innocents et ceux qui refusent d'assister les victimes. Comme pour dire que « quand les Maï-Maï détruisent, pillent et tuent, le HCR et ses organisations sœurs privent de l’aide aux rescapés en fuite » ! Très naturellement, les Banyamulenge voient en cette privation de l’aide humanitaire aux sinistrés, un autre moyen d'exercer la forte pression sur eux dans le but déclaré d’accélérer leur refuge ou retour forcé au Rwanda, leur prétendu « pays d'origine » selon leurs détracteurs !
Cela est aussi un signal fort envoyé aux autres membres de cette communauté encore présents dans les hauts et moyens plateaux du Sud-Kivu pour les convaincre de ne pas attendre qu’ils soient à leur tour forcés de passer par les camps fortuits de déplacés pour se rendre au pays d'exil.
On peut donc supposer que l’accompagnement de ce processus d’exil forcé vers le pays supposé d’origine soit désormais une rengaine, un refrain qui revient à bas bruit dans les couloirs des ONG internationales et les agences onusiennes, piégées par la dynamique populiste de Bitakwira.
La MONUSCO ne sauvera pas les Banyamulenge
Les frustrations, la colère, le ressentiment, et maintenant le sentiment de désespoir grandissent chez cette communauté. Et ce, à cause de la présence dans leur région, de la MONUSCO qui devient de plus en plus le symbole de l’inaction vis-à-vis des attaques Maï-Maï.
En effet, par quelque bout qu'on le prenne, le déracinement des Banyamulenge risque de ternir le bilan de la plus grande mission onusienne de maintien de la paix.
Il y a urgence à agir de façon décisive !
Kinshasa, le 02 novembre 2021
Mukulu Le Patriote
Exactement, c’est cela.
Du jamais vu, le silence que les organisations internationales ont manifesté comme le HCR, PAM, le MSF et d'autres organisations soeurs chacune dans sa mission d'assistance humanitaire en vivres, eaux et santé sont des faits probant et sans faille qui prouvent leurs complicité dans le projet de déracinement de cette communauté en RDC.
Nous sommes tous temoins des jets parachutistes des vivres et médicaments au Yemen, au Soudan et ailleurs pour venir au secours des déplacés de guerre internes.
Qu'est ce qui a manqué pour que pareils opérations aie lieu au sud-Kivu?
Le manque de volonté politique de l'autorité tant nationale, régionale et internationale de non assistance à la communauté en danger d'extermination montre à suffisance combien cette entreprise est…
Le calvaire que subissent les Banyamulenge est un complot international, régional et d'exécution national dont la main exécutive est la coalission Mai Mai.