Le calme n'aura duré qu'un bout de temps pour la communauté Banyamulenge des hauts et moyens plateaux de Fizi, Mwenga et Uvira, puisqu'une année après les attaques discriminatoires de grande envergure par les FARDC et leurs alliées MAI-MAI contre ce que le Gnl. KASONGA se plaise d’appeler "Groupe Armé monothéique" pour désigner le groupe d’autodéfense civile Twirwaneho, la situation est de nouveau explosive.
Placée sous le signe ou plutôt profitant de l’aubaine inespérée de la "mutualisation des forces régionales de l'EAC pour traquer les GAs", les forces mixtes (FARDC-FDNB) ainsi que leurs supplétifs MAI-MAI vont se ruer comme un ouragan sur Twirwaneho. Alors qu'un calme relatif semblait s'observer sur une majeure partie de la zone des hauts et moyens plateaux (hormis les intempestifs assauts des Mai-Mai, plutôt facile à repousser), la météo sécuritaire dans cette partie de la province du Sud-Kivu (de Rurambo à Bibokoboko, en passant par Kamombo, Bijombo, Kabara et Mikenke ou encore Minembwe) prévoit, dès cette semaine, des rafales et de vents violents à coups de mitrailleuses qui devront balayer tout sur leur passage.
Le contexte sera ainsi dominé par une forte et indicible dégradation de la quiétude des citoyens sur l'ensemble des HP et en particulier sur le pourtour de Bijabo, fief du Colonel Makanika, avec ses localités environnantes plus que jamais placées désormais en vigilance orange aux attaques des forces mutualisées, appuyées par les MAI-MAI.
Ces orages meurtriers promettent de déverser sans retenu leur écume de la rage haineuse sur le groupe au faciès détesté au cours des prochaines semaines à en croire le Lt. Marc Elonga qui, annonçant officiellement l'arrivée du contingent Burundais s'apprêtait déjà à donner de tournis à sa cible Twirwaneho. Bien entendu, le porte-parole de l'opération Sokola 2, Sud-Kivu met en avant et vante une opération de frappe et/ou de dissuasion des GAs comme voulu par le Président de la République. Et donc, la "traque des groupes armés locaux et étrangers". Mais en réalité, et selon le bulletin de la Météo sécuritaire locale, le Lt. Marc Elonga qui marche sur les pas de son prédécésseur, le Mjr. Kasereka de triste mémoire, omet de préciser - pourtant secret de polichinelle - que les groupes armés MAI-MMAI, FOREBU, FNL et INTERAHAMWE feront corps avec les forces régionales en expédition dans les HP.
Connu pour ses positions radicales et acharnées contre les Banyamulenge, le Gnl. YAV, Cmd 3ème zone de défense est descendu lui-même au centre d’instruction de Luberizi pour donner le ton.
Il sied de rappeler que ce n'est pas la première fois que les FARDC fassent de Twirwaneho leur seule et unique cible pour des opérations de cette trempe. La dernière en date, symbole d'une longue tragédie qui refuse de quitter la scène, est celle menée pendant la semaine du 08 au 15 août 2021 où la tempête mixte FARDC et MAI-MAI s'est déchaînée contre les villages de Kamombo, Mikalati, Ngoma, Kabara et Kangwe. Et comme les vieux démons ne dorment que d'une paupière, l’histoire se répète en l'espace d'une année.
A l’origine de cet acharnement : un long processus de diabolisation des Twirwaneho (pourtant lanceurs d'alerte et défenseurs légitimes des civils à la merci des assauts MAI-MAI), notamment par le Gnl. Kasonga, porte-parole Etat-Major Général, FARDC et le Mjr. Kasereka, ancien porte-parole opérations Sokola 2, Sud-Kivu. Ces derniers ont fait de leur position de porte-parole des FARDC une caisse de résonnance de la bande conspirationniste qui s’emploie à donner à Twirwaneho une représentation accablante, cruelle et suffisamment négative pour justifier l'acharnement des FARDC en général et du Gnl. Yav en particulier.
Sinon, n'est-il pas difficile de comprendre comment peut-on passer intentionnellement à côté des milices MAI-MAI et alliés qui pullulent dans la plaine de la Ruzizi, les moyens et les hauts-plateaux et qui jonchent tous les chemins qui mènent à Bijabo pour inciter et mobiliser l'armée loyaliste derrière l’injustice et la discrimination contre les Banyamulenge et Twirwaneho ? Toutefois, d’aucuns savent que le Gnl. Yav, loin de s’en tenir au GAs, exerce un large contrôle sur une activité très lucrative et criminelle dans les Hauts-Plateaux, notamment le razzia de vaches des éleveurs Banyamulenge. Et ce, par le truchement de ses protégés MAI-MAI qui lui doivent loyauté et redevabilité financière.
Des massacres de la population civile en prévision
Il est en effet attendu que la durée - par ailleurs non précisée - de ces meurtrières opérations soient émaillées d'une forte activité de pillages des vaches, de saccages et d'incendies des maisons ainsi que des massacres à grande échelle contre la communauté ethnique du Colonel Makanika.
On s’attend donc à des pluies de bombes, des mitrailleuses et de fortes détonations d’armes automatiques. Ces orages guerriers devraient sans tarder gagner progressivement tous les HP et atteindre rapidement Minembwe où d’intenses affrontements pourront éclater au cours des premières semaines après l'étape de Bijabo.
L'intensité de la violence de ces attaques sera tellement trop élevée que le paysage des HP devrait être défiguré en très peu de temps. Et après le cataclysme des HP, il est certain que le déplacement du cyclone évolue vers les zones des Moyens-Plateaux.
Le littoral de Fizi et toute la plaine de la Ruzizi ne devraient pas non plus échappés aux tornades des forces coalisées contre le faciès indésirable dès lors que la milice FABB (Bishambuke) s’occupe du rôle d'éclaireur.
Le 22/08/2022
Mukulu Le Patriote
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