Les FDNB à Minembwe : Une Mission militaire de l’EAC qui percute les derniers espoirs de surviedes Banyanmulenge.
C’est une autre mauvaise nouvelle pour les Banyamulenge…
Dans un communiqué rendu publique le matin du 02 janvier 2023, la Société Civile, cellule de Minembwe s’inquiète de la présence, à Minembwe des Forces de Défense Nationale du Burundi (FDNB) mêlées aux FARDC. Elles sont, pour la plupart en treillis militaires frappés de l’effigie nationale, une forme de cagoule pour masquer leur identité. Elles ont ainsi changé de tenue, mais pas de langue (Kirundi) qui leur font prendre la main dans le pot de confiture.
Cette présence, sous le label de l’EAC des forces burundaises aux côtés des hommes du Col. Rugabisha - régulièrement rattrapés par les accusations avérées d'alliance avec les MAI-MAI et Red-Tabara - stimule la méfiance et questionne la nature et le contenu de la mission des FDNB dans les Hauts-Plateaux. Le désormais mixage de ces forces alliées confirme la dangerosité de cette mission que le Gen. Yav, de triste mémoire aux commandes de la 3ème Zone de Défense voulait, en son temps, spéciale et de grande envergure.
En effet, il n'a échappé à personne que, de la plaine de la Ruzizi (frontière avec le Burundi) à Minembwe (Fizi), en passant par Bijombo (Uvira) et Mikalati (Mwenga), ces forces Burundaises de l’EAC ont parcouru plus de 250Km, sillonnant les zones où pullulent des dizaines de groupes armées locaux et étrangers, sans broncher, leurs doigts loin, très loin de la gâchette. Pire, elles ont traversé la zone de MASANGO occupée par le groupe MAI-MAI Ilunga où les Red-Tabara étaient logés et avaient érigé leur quartier général avant que celui-ci ne soit démantelé, le 26 janvier 2021. Ce qui, d’une part, confirme l'aveu public des MAI-MAI (alors affaiblis) qui se targuaient de compter sur « leurs frères Bantu » de l’armée burundaise pour se revigorer et arriver à la victoire; une victoire qui doit se concretiser par la disparition du dernier Munyamulenge des hauts et moyens plateaux du Sud, Sud-Kivu. D’autre part, cela contredit les naïves croyances qui prêtaient aux FDNB l'intention de rester à l’écart d’un conflit à connotation ethnique et de se soustraire à toute influence xénophobe.
Pour cette dernière hypothèse soutenue par les Banyamulenge, il était impensable et hors de question que les MAI-MAI puissent bénéficier du soutien des FDNB, même indirectement, en apportant leur appui à la 12ème brigade de réaction rapide (FARDC) qui s'est bâtie une mauvaise réputation par sa collusion avec les groupes armés MAI-MAI, et même avec les rebelles burundais de Red-Tabara. Cependant, et aussi étrange que cela puisse apparaitre, l’effet surprise a été à l’avantage de la milice idéologique anti-tutsi Banyamulenge. Dès lors, ce ne sera donc plus un écart de conduite pour les FDNB.
En effet, si les Banyamulenge se savent persécutés par les MAI-MAI (et alliés) dont le ravitaillement en armes et minutions par la 12eme brigade de réaction rapide des FARDC n'est que secret de polichinelle, l'arrivée des FDNB pour prêter main-forte à cette coalition suggère que l'EAC en général et les FDNB en particulier sont tombés dans le piège de la conspiration contre cette minorité tutsi qui vit en paria depuis plus des décennies. C’est en effet la lutte aveugle et haineuse de Bitakwira contre ces derniers qui se dote d’un nouveau bras armé fort.
C'est en effet une cynique fourberie pour les FDNB que de prétendre vouloir s'attaquer aux groupes armés (dont les burundais de Red-Tabara), et travailler en collusion avec son principal allié (MAI-MAI), pour prendre en chasse Twirwaneho qui se bat plutôt contre cette funeste alliance. Comment les FDNB comptent-elles défendre cet insoutenable paradoxe poussé jusqu'à l'absurde ?
La pièce EAC/FDNB aura donc longuement tourné au cours de ces derniers mois, et on ne savait pas sur quelle face elle allait tomber. Mais maintenant, ce qui est certain est que, l’une des faces de la pièce est la 12ème brigade de réaction rapide et l’autre, la milice MAI-MAI !
Les Banyamulenge sont donc prévenus et attendent avec angoisse la suite qui n'augure que des sombres perspectives pour leur sécurité. Il y a donc fort à parier que les prochains jours verront les armes burundaises cracher le feu contre les paisibles civils Banyamulenge, brisant ainsi leur quiétude déjà fragile.
L'EAC qui n'est pas faite que pour constater les dégâts ne devrait pas renoncer à prendre ses responsabilités face à la menace grandissante de génocide qui pèse sur cette communauté tutsi de Minembwe.
Affaire à suivre !
02/01/2023
Mukulu Le Patriote
Comments