Au moment où les efforts pour instaurer la paix dans les Hauts et Moyens Plateaux de Fizi, Mwenga, et Uvira commençaient à porter leurs fruits, l’arrivée de Justin Bitakwira, député et figure controversée, a ravivé les tensions dans cette région déjà volatile. Les initiatives de dialogue intercommunautaire, saluées par de nombreux observateurs et ambassadeurs de la paix, ont été sérieusement compromises par l’arrivée de ce "piromane," dont l'historique d'incitation à la haine est bien documenté.
Le 30 juillet 2024, Bitakwira est arrivé à Baraka et a rapidement organisé une réunion avec plusieurs chefs de groupes armés, parmi lesquels Yakutumba, René Itogwa, Kibukila, Makanaki Kasimbira, Ngomanzito, Kashumba, Ilunga, Jogoo, et Masumbuko Mutinga. Ces hommes, connus pour leurs exactions, ne possèdent ni un système de commandement cohérent ni la formation militaire nécessaire pour opérer en tant que force régulière. Leur manque de ressources et de discipline n'a pas empêché Bitakwira de les rassembler, mettant ainsi en péril les efforts de paix fragiles dans la région.
Huit jours après cette réunion, le village de Bibogobogo a été violemment attaqué. Ce village, autrefois un havre de paix où les habitants pouvaient voyager en toute sécurité vers Baraka, puis Uvira et mener leurs activités commerciales sans crainte, a vu son quotidien basculer dans la terreur. L'arrivée de Bitakwira à Baraka a marqué le début d'une série de violences orchestrées, perturbant profondément la sécurité et la stabilité de la région.
Selon la société civile de Bibogobogo, la situation est devenue "compliquée" depuis l’arrivée de Bitakwira. En réunissant des groupes armés et en les incitant à la violence, il a précipité la région dans une spirale de conflits, compromettant les maigres progrès réalisés par le dialogue intercommunautaire.
La Persécution des Banyamulenge à Minembwe: Une Menace de récidive de Génocide?
L'Implicite Approbation du Gouvernement
Parallèlement aux événements de Bibogobogo, des alertes inquiétantes ont été émises concernant la persécution et les menaces de génocide visant la population Banyamulenge dans la région de Minembwe. Depuis la semaine du 17 juin 2024, la 34ème Brigade de Réaction Rapide des FARDC, sous le commandement du Colonel Lwambo Jean-Pierre, fait peser une menace génocidaire sur cette communauté.
Les premiers signes de cette menace sont apparus lorsque des chefs coutumiers et des opérateurs économiques ont signalé des actes de maltraitance, de tracasserie, d'arrestations arbitraires, et de pillages ciblant spécifiquement les Banyamulenge. Entre le 20 juin et le 15 août 2024, plusieurs violations graves des droits humains, à caractère génocidaire, ont été recensées.
Une Série d'Exactions Injustifiées
20 juin: Arrestation de Mme Murorwa Chantal, accusée à tort de posséder des effets militaires, une manœuvre destinée à semer la peur parmi les Banyamulenge.
29 juin: Les hommes du Colonel Lwambo tendent une embuscade aux paysans revenant de leurs champs, perturbant les activités agricoles.
30 juillet: Les militaires pillent le marché local de Minembwe, agressent les civils, et envahissent les villages de Runundu, Nyakijoka, et Gishigo, arrêtant deux agents d'une ONG locale.
31 juillet : arrestation arbitraire du Chef Rutegeranya de la localité de Kiziba;
1er août: Incursion violente dans le village de Muzinda.
Le 04 Août: Les élèments FARDC ont attaqué la famille du pasteur Gustave à son domicile à Muzinda;
5 août: Cambriolage orchestré dans les magasins de Madegu, accompagné d'arrestations arbitraires et de flagellation des chefs de village.
8 août: Tentative de meurtre des chefs coutumiers, qui échappent de justesse grâce à une évacuation d'urgence.
12 août: Nouvelle attaque ciblant les opérateurs économiques, avec pillage et arrestations.
Les Révélations du Colonel Lwambo: Une Menace Génocidaire
Le 15 août 2024, lors d’une rencontre avec des opérateurs économiques de Minembwe, le Colonel Lwambo a ouvertement révélé son agenda génocidaire. Selon ses propres termes, il a affirmé que sa mission n'était pas de protéger les Banyamulenge, qu'il qualifie de "Rwandais qui se disent Banyamulenge," mais de les massacrer. Il a annoncé des attaques massives, l'interdiction des activités commerciales, et l'élimination physique des personnes ciblées, avec le soutien du gouvernement et des armes lourdes.
Conclusion: Un Avenir Incertain pour la Paix
L'intervention de Justin Bitakwira et les actions du Colonel Lwambo Jean-Pierre illustrent une situation critique dans les Hauts et Moyens Plateaux de Fizi, Mwenga, et Uvira. Alors que les initiatives de paix semblaient prendre racine, l'implication de ces acteurs a fait ressurgir les vieilles rancunes et ravivé les tensions. Le spectre d'un génocide contre la population Banyamulenge, combiné à la violence délibérément attisée par Bitakwira, laisse présager un avenir sombre pour la région, nécessitant une intervention rapide et décisive pour prévenir un désastre humanitaire.
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