Exacerbé par les petits et grands propagandistes et boutiquiers de la haine tribale, le conflit qui ravage les Hauts et Moyens Plateaux du Sud-Kivu (Fizi, Uvira et Mwenga/Itombwe), attribué dans le pire des arbitraires au Banyamulenge, sert d’outil mis au service de l'aveuglement. Et au nom de la lutte contre le pseudo-groupe armé Twirwaneho, il est permis aux forces de la 12ème brigade d’intervention rapide FARDC de pactiser avec la milice Maï-Maï, dont l'alliance avec les forces étrangères (Red-Tabara, FORBU etc.) n'est plus à démontrer et n'est en aucun cas dénoncée par le porte-parole de l’opération Sokola 2, le capitaine Kasereka.
Voici bientôt quatre ans que les troupes de la 12ème brigade d’intervention rapide FARDC sont déployées à Minembwe, les choses sont, telle que l’on observe, d’une part, des matchs amicaux entre les FARDC et Maï-Maï, et d’autre part, des matches à élimination direct entre la coalition FARD-Maï-Maï et le groupe d’auto-défense civile Twirwaneho. Dès lors, la guerre médiatique sur fond d’une désinformation persistante est au cœur de la stratégie. Et sur cette spéciale ligne de front à l'euphorie qui n’a pas l’air de retomber se trouve le capitaine Dieudonné Kasereka pour tenir les rênes des commandes.
En effet, alors que les villages de Banyamulenge sont, depuis 2017 devenus la proie des flammes allumées par la milice Maï-Maï, le capitaine Kasereka ne cache pas son obstination à faire l’apologie de délits d’intelligence avec les groupes armés locaux et étrangers. A la suite de ses innombrables contre-vérités dans ses rapportages, pour le moins partisans, concernant les événements caractéristiques d’insécurité dans les hauts et moyens plateaux du Sud-Kivu, il ne peut, à l’instar du « Freak show », s’empêcher de faire le portrait des monstres humains en parlant des civils Banyamulenge ! Pourtant sinistrés, ces derniers sont présentés par le porte-parole de l’opération SOKOLA 2 comme des sinistres personnes, des personæ non gratæ méritant, non pas assistance et compassion, mais une montée à l’échafaud.
Ce portrait qui vient pervertir le sens de la vérité dont le capitaine Kasereka est un artisan achevé et qui relève désormais d’un rapport de forces et non de faits, conduit naturellement à la mauvaise compréhension du conflit par les hautes autorités politiques et militaires du pays. Ces dernières ne retiennent que l’image qui leur est cyniquement dépeinte par le capitaine Kasereka, d’une communauté Banyamulenge décidée, à travers le groupe d’auto-défense Twirwaneho, à se faire passer pour belligérante et reconnue comme adversaire des FARDC sur la terre de Minembwe. Dès lors, des mises en gardes ciblant la jeunesse Banyamulenge, pourtant toujours et seulement à la défensive contre les attaques de la milice Maï-Maï se multiplient et affluent "tous azimuts", tandis que le Gnl Muhima, commandant de la 12ème brigade d’intervention rapide FARDC, en profite pour s’adonner impitoyablement aux violences et aux exactions extrajudiciaires contre les membres de la communauté Banyamulenge, dans une impunité totale.
La manière dont le capitaine Kasereka hausse le ton par ses intempestives menaces contre Twirwaneho sans qu’on n’entende rien de tel contre les Maï-Maï, agresseurs et fauteurs des troubles, ainsi que leurs alliés étrangers, en dit long sur le rôle du couple Muhima-Kasereka dans une dynamique de conspiration par une cabale d’acteurs contre la communauté Banyamulenge. Ce traitement à géométrie variable contre les acteurs et les victimes du conflit dans les hauts et moyens plateaux du Sud-Kivu n'est que signe d’une mauvaise foi qui cache mal les funestes intentions du porte-parole de l’opération Sokola 2 et de son associé commandant de la 12ème brigade d’intervention rapide FARDC.
Loin d’être exhaustif pour décrire le sombre tableau dressé par l’action de ces deux officiers militaires contre la communauté Banyamulenge, il y a lieu d’affirmer que l’attaque du camps des déplacés internes de Mikenenge (28 mai 2020) par les unités FARDC sous le commandement du général Muhima, la complicité avérée entre Maï-Maï et éléments FARDC dans les attaques ciblant les villages de Kahwela et de Kabingo (respectivement en date du 09-10 septembre 2020 et 09 avril 2021) à Minembwe, les crapuleux assassinats de cinq civils Banyamulenge par les éléments de l’escadron de la mort du général Muhima à Bibokoboko (dont deux en date du 10 mars et trois à celle du 07 avril 2021) ainsi que l’homicide volontaire par asphyxie que ce dernier a lui-même ordonné contre Mr. Mukiza Alexis, à Minembwe (le 10 mars 2021), tout ceci avec l’assurance de la distorsion de la vérité par le capitaine Kasereka pour masquer ses crimes et lui procurer ainsi sa protection, ne sont que des tours de chauffe en prélude d’un coup de boutoir ingénieusement préparé par ces deux officiers pour l’extermination de Banyamulenge.
Au moment où nous déplorons la catastrophe humanitaire qui s’est abattue sur la communauté Banyamulenge de la collectivité de Bafuliru, le porte-parole de l’opération Sokola 2 a complètement mis sa langue dans sa poche. Pour rappel, en moins d’une semaine (la semaine du 18 au 25 Avril 2021), tous les villages Banyamulenge de la collectivité Bafuliro, territoire d’Uvira ont été systématiquement et complètement détruits par la funeste coalisions Maï-Maï et rebelles burundais Red-Tabara. Ces attaques ont entrainé des morts par dizaine – sans comptes les disparus sur lesquels on n’enquêtera jamais – et poussé les survivants à prendre massivement la fuite. Ils sont sans défense ni soutient bienveillant de l’Etat et/ou des organisations humanitaires. Et comme Rome ne s’est pas construit en un seul jour, tout semble indiquer que tous les moyens sont mobilisés pour répliquer la même approche sur l’ensemble des Hauts et Moyens plateaux du Sud-Kivu, - du moins contre quelques villages non encore touchés ou touchés partiellement - pour parvenir à l’ultime objectif de « bouter tous les Banyamulenge hors des frontières de la RDC »
Bien sûr que les autorités civiles et militaires ainsi que les médias et les organisations de la société civile d'Uvira comme de Bukavu ne s’en émeuvent ni ne s'en préoccupent outre mesure. Ils se refusent naturellement à penser à une crise humanitaire qu’ils estiment ne pas être la leur, car n'affectant que les membres de la communauté que Mgr Muyengo d'Uvira qualifia des « personnes identifiées comme des congolais d’origine rwandaise et d’ethnie Tutsi » pour les distinguer d'autres congolais intentionnellement dits "autochtones" et méritant donc sécurité, protection et compassion.
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Le bataillon Bana-Mura et la crainte d’un assaut final pour l'épuration ethnique
Avec l’arrivée, la semaine dernière des troupes du bataillon Bana-Mura en renfort aux forces de la 12ème brigade d’intervention rapide, et par ricochet à ses supplétifs milices Maï-Maï et alliés étrangers, le général Muhima veut s’assurer que tous les ingrédients sont réunis pour lancer l’immense opération de nettoyage ethnique.
La communauté Banyamulenge ne peut que se préparer au pire tellement la menace est palpable et à prendre très au sérieux. Autant dire que malgré les cris d’alarme de la part des hommes et femmes contre les crimes pour lesquels le général Muhima ne cesse de se rendre coupable, -cris d’alarme par ailleurs heurtés à un mur d’incompréhension et à une indifférence quasi-totale de la part du gouvernement et des ONG de droits humains- ses intentions et ses méthodes sont loin de faire peau neuve.
Sachant pertinemment que seuls quelques villages (qui se comptent aux bouts des doigts et qui, désormais constituent les camps de concentration des familles Banyamulenge) résistent encore aux affres de Maï-Maï grâce à la noble et héroïque témérité du groupe d’auto-défense civile Twirwaneho - dans ce qui est peut-être décrit comme question de vie ou de mort- le général Muhima ne peut que se résoudre d’appuyer là où ça fait mal. Par ce renfort en troupes, il fourbit ses armes dans l’objectif de faire céder la dernière digue (Minembwe centre et ses environs) et assurer que toute l’étendue des hauts et moyens plateaux du Sud-Kivu est nettoyée de toute présence Munyamulenge et totalement engloutie par les Maï-Maï et alliés étrangers.
La provocation étant le maitre-mot pour justifier leurs meurtrières actions contre la population civile de Minembwe et pour faire taire toute conscience et toute critique, le général Muhima s’emploie déjà, avec ses « Bana-Mura », aux tracasseries et aux actes d’agressions abusives et ciblées contre les civils Banyamulenge. Le but étant d’obliger Twirwaneho à une action d’auto-défense qui sera naturellement présentée par Kasereka comme « une énième acte provocation ». Comme toujours, la situation sera ainsi détournée dans les champs de médias à l’avantage de ces deux officiers complices qui, avec les moyens de l'Etat et à vue d'œil prennent fait et cause pour la milice Maï-Maï et alliés étrangers.
Kinshasa, le 25 avril 2021
Mukulu Le Patriote
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