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Paul KABUDOGO RUGABA

Le 13 novembre 2024 : Alexis Gisaro Muvunyi, Bouc-Émissaire d’un Tribalisme Politique

Dernière mise à jour : 27 nov.



Le 13 novembre 2024, l’Assemblée nationale de la République Démocratique du Congo (RDC), sous la présidence de Vital Kamerhe, s’est transformée en tribunal politique. La cible ? Le ministre d’État à l’infrastructure, Alexis Gisaro Muvunyi. Avec 58 signatures, une motion de défiance a été déposée contre lui, non pas pour son incompétence – son bilan démontre tout le contraire – mais pour des raisons qui, à bien des égards, relèvent davantage du tribalisme et de la persécution ethnique que d’un véritable souci pour le bien commun.


Un Agneau au Milieu des Loups


Alexis Gisaro Muvunyi, le seul Munyamulenge dans les instances dirigeantes de l’État congolais, incarne la figure du bouc émissaire. Isolé, sans réel soutien au sein du gouvernement majoritairement bantou, il se retrouve face à une motion qui semble davantage motivée par son identité que par ses actions. Comment un homme dont les réalisations surpassent celles de ses prédécesseurs peut-il se retrouver sur la sellette ? La réponse réside dans la dynamique d’un pays où les minorités sont systématiquement écrasées par une majorité dont la force réside uniquement dans le nombre.


Dans cet environnement hostile, Gisaro est décrit comme un « agneau conduit à l’abattoir », une image puissante qui illustre son impuissance face à une attaque collective. Aucun collègue n’a eu le courage de s’opposer à cette motion, chacun préférant suivre la marée, par peur de représailles ou par opportunisme politique. Cette « démocratie » en RDC semble n’être qu’un simulacre, une dictature déguisée où les droits des minorités sont constamment bafoués.


Un Bilan Exemplaire, Une Accusation Absurde


Le paradoxe de cette situation réside dans le bilan d’Alexis Gisaro. Sous sa direction, des routes ont été tracées, des projets d’infrastructure lancés – des réalisations qui marquent une rupture avec l’inaction habituelle des gouvernements congolais. En dépit du manque chronique de financement, il a su accomplir ce que beaucoup considéraient comme impossible. Pourtant, au lieu d’être célébré, il est accusé d’être responsable des retards causés par des facteurs externes échappant à son contrôle.


Pour amplifier l’absurdité de la situation, certains députés n’ont pas hésité à tisser un lien fictif entre Gisaro et le président rwandais Paul Kagame. Dans l’imaginaire politique congolais, Kagame est souvent présenté comme l’ennemi ultime. En accusant Gisaro d’avoir obéi à des ordres supposés de Kagame, ses détracteurs cherchent à jouer sur les tensions ethniques et à détourner l’attention des véritables problèmes structurels du pays. Cette logique, profondément irrationnelle, est symptomatique d’un système politique gangrené par le tribalisme et les préjugés.


Le Poids du Tribalisme et de la Médiocrité Politique


L’affaire Gisaro met en lumière une triste réalité : la RDC est un pays où les droits humains et la méritocratie sont relégués au second plan, sacrifiés sur l’autel du tribalisme et de la politique identitaire. La persécution des minorités, sous couvert de mécanismes démocratiques, est devenue une norme. Cette dictature du nombre, travestie en démocratie, continue de piétiner les efforts de ceux qui, comme Alexis Gisaro, tentent de redresser le pays.


Une Fin Incertaine, Un Espoir Divin


Comment cette histoire se terminera-t-elle ? Personne ne le sait. Mais dans un contexte où la justice humaine semble inaccessible, la foi en une intervention divine demeure le seul espoir pour Alexis Gisaro. Cet homme, qui s’est investi corps et âme dans son travail, mérite bien plus que l’indifférence et la persécution. Son combat, qu’il soit gagné ou perdu, restera un témoignage de courage dans un système qui récompense rarement l’intégrité.

Ce n’est pas seulement Alexis Gisaro qui est jugé, mais aussi la conscience collective d’un pays en quête d’une véritable démocratie.

 

Le 25 novembre 2024

Paul Kabudogo Rugaba

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