Considéré comme celui qui est venu redonner espoir à la communauté Banyamulenge en quête de recouvrer leur droit d’exister, le Colonel Makanika est tel ce petit bout de salade coincé entre les dents du général Muhima. Ce dernier qui, comme si sa vie en dépendait, fait feu de tout bois pour déraciner illico presto les Banyamulenge. De ce fait, il doit trouver un moyen pour caricaturer l'autodéfense civile menée par Twirwaneho et imaginer une scène de manœuvres militaires pouvant justifier la perspective très plausible d'un carnage contre la population de Minembwe et de ses environs.
En effet, après avoir réussi à écarter du domaine guerrier et de manière définitive le tristement célèbre commandant MAI-MAI Eshi-Buela ainsi qu’un certain nombre de ses subalternes, les jeunes de Twirwaneho ont ainsi bridé une importante partie du potentiel offensif contre les Banyamulenge. Dès lors, le général Muhama s’est senti démembré d’une propriété qui lui donnait l'assurance de sa force de nuisance et doit désormais faire recours à deux stratégies pour appuyer ses fins de malveillance :
1. Faire de la MONUSCO son tremplin
Depuis quelques semaines, on assiste à une série d'exhibitions fantaisistes d'étranges figures d'hommes en uniforme venus déposer leurs armes à la MONUSCO, dans les hauts-plateaux d’Itombwe. Ces éléments sont donnés, à grand coup médiatique pour des éléments d’autodéfense Banyamulenge de Twirwaneho et, en d’autres mots, du colonel Makanika.
D’aucuns n’ignorent pourtant qu’il s’agit là, d’un commando issu de la 12ème brigade d’intervention rapide des FARDC, tête de pont du dispositif militaire sous le commandement du général Muhima contre Twuirwaneho. Ces derniers ont eu pour mission de s’infiltrer dans les rangs de Twirwaneho, de prendre en filature le Col. Makanika et dans la mesure du possible, de procéder à son élimination physique. Leur atout serait qu’ils sont rwandophones et donc proches de Banyamulenge. Et dans la tête du général Muhima, il s’agit d’ingrédient qu’il faut appliquer pour débarrasser ses hommes de tout soupçon. Sous le couvert d’une fausse identité, ils peuvent ainsi se fondre dans le groupe d’auto-défense Banyamulenge de Twirwaneho pour lequel ils vont prétendre épouser les idées et se rendre prêts à défendre la cause. Malheureusement (ou heureusement, c’est selon), le général ne savait pas que les Banyamulenge, dans ce cas précis,ont su user parfaitement du sixième sens. Au lieu de trahir la noble lutte pour laquelle Twirwaneho est engagé, ces hommes du général Muhima ont permis de démasquer le complot subversif dont les Banyamulenge font l’objet.
En effet, incapable d'arriver à leur objectif, ces grandes oreilles du général Muhima ont fini par jeter l'éponge et se sont soustraits de la mission élaborée avec soin par le général dont le génie du mal n’a pas, cette-fois-ci fonctionné. Mais il fallait se soustraire de la manière la plus honorable et par la grande porte qui n’est autre que la MONUSCO. C’est après vérification de la réelle identité des « présumés » fils et ressortissants de Minembwe que la MONUSCO se rendra compte de ce qui se trame pour enfin se fondre d'un laconique communiqué sur twitter et par lequel elle a essayé de nuancer son premier message sans toutefois oser procéder à un véritable démenti.
2. La désinformation
Le Gnl. Muhima se mobilise pour livrer une guerre de l’information et s’évertue surtout à gagner la bataille médiatique. Pour y arriver, il doit miser sur son indéfectible complicité avec le capitaine Kasereka (le porte-parole du Secteur opérationnel FARDC, Sokola II, sud Sud-Kivu) qui lui sert de rempart contre toute critique à son encontre. Le mépris que les deux officiers des FARDC éprouvent pour la population civile sous leur « protection » et le sentiment de leur supériorité, sinon de leur immunité les incitent même à se sentir au-dessus des lois.
Depuis son affectation à la tête de la brigade FARDC basée à Minembwe et rayonnant sur une vaste partie des hauts-plateaux en territoires de Fizi, Mwenga/Itombwe et Uvira, le général Muhima a, à maintes reprises été montré du doigt par la population qui l’accuse de se livrer constamment à des actes criminels avant de se distinguer, de façon remarquable par l'assassinat, le 10/03/2021, de Mr. Mukiza Alexis. Pour rappel, le regretté est mort asphyxié dans un centenaire à cachot et privé d'oxygène. Et comme dans un film d’horreur à scénarios de jeux de rôles où chacun des tyrans joue sa partition, le général Muhima est toujours et déjà défendu par son brillant avocat, le pernicieux capitaine Kasereka. Entre-temps, et sans espoir d’une quelconque réparation, les larmes de la famille endeuillée continuent de couler.
Usant de sa prestigieuse fonction au sein des FARDC, le capitaine Kasereka multiplie des déclarations qui laissent sans voix. Il parvient toujours, à coups de slogans - tout aussi ségrégationnistes que xénophobes – et de formules chocs, ironiques et mensongères, à étouffer toutes les voix dénonciatrices des actes répréhensibles dont son protégé se rend coupables et arrive ainsi à lui éviter toute éventuelle poursuite. Sa version de faits, ponctuée de diversion et de propos offensants, et qui barre la route à toute éventualité d’enquête indépendante après le meurtre, à Lusenda/Fizi, pour la même date du 10/03/2021, de deux civils Banyamulenge (Mr Mugunga Sadock et Kagabika Zacharie), par un militaire en état de conscience et avec son arme de service, en dit long sur son rôle dans le pourrissement de la situation sécuritaire des Hauts et Moyens-Plateaux de Fizi, Mwenga et Itombwe. Pourtant colombes envers les MAI-MAI, les deux puissants officiers FARDC (Muhima et Kasereka) font croire que leur incapacité à en finir, par des méthodes fortes, avec le groupe Twirwaneho reste leur talon d'Achille. Difficile donc pour la population de Minembwe de sortir de cette longue nuit traumatique imposée par ceux qui agissent malheureusement au nom des forces loyalistes. Ils apparaissent donc, aux yeux de Banyamulenge de Minembwe et de ses environs comme une consécration de la dimension génocidaire à leur encontre et une marque de terreur pour la population qu’ils sont censés protéger.
La haute hiérarchie militaire des FARDC ferait bien de se rendre compte, sans trop attendre, que toutes ses initiatives de sécurisation de cette partie montagneuse du Sud-Kivu sont ligotées par les intérêts personnels et économiques du général Muhima et du Capitaine Kasereka. Sans cette conscience qui serait vécue comme une prophylaxie d’urgence, tout le reste n’est que du pansement sur une jambe de bois. En maintenant le climat d’insécurité, ces homonymes, par leur prénom de Dieudonné continuent de se servir à convenance des vaches razziées à Minembwe ; la part individuelle étant à la dimension de l’engagement de chacun de deux impétrants.
En effet, à l’instar de toutes les autres communautés congolaises, et en particulier celles de l’Est de la RDC, les Banyamulenge soutiennent que les FARDC se montrent offensifs contre les milices et groupes armés qui ne cessent d’endeuiller notre pays au lieu de se mettre dans un duel infructueux avec Twirwaneho.
Kinshasa, le 16 mars 2021
Mukulu Le Patriote
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