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La politique, l'art du mensonge officiel en RDC

Paul KABUDOGO RUGABA

On dit souvent que la politique est l’art de manipuler. Cette affirmation se vérifie particulièrement en Afrique, où les autorités ne cessent de mentir, de façon répétée et sans vergogne. En République Démocratique du Congo, la présidence est devenue le sanctuaire du mensonge institutionnalisé, un espace où la vérité n’a plus sa place.

Récemment, des rapports indiquent que des éléments des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) commencent à déserter leurs camps militaires à Bukavu, laissant ainsi une ouverture aux rebelles du M23. Ce phénomène devrait interpeller les autorités congolaises. C’et un message fort pour les autorités de la RDC que ni la population, ni l’armee, ne veux plus d’eux.  Mais ont-elles seulement la capacité d’entendre et d’analyser cette réalité ?

Pendant ce temps, le président, son gouvernement et les porte-parole de l'armée ne cessent de répéter une phrase devenue un mantra vide de sens : "Le Congo ne cédera même pas un centimètre." Pourtant, la réalité sur le terrain est tout autre : deux provinces sont déjà passées sous contrôle rebelle, et bientôt, une troisième et une quatrième suivront. Il serait plus honnête d’adopter une nouvelle formule : "Il ne restera même plus un centimètre non libéré par le M23."

Au-delà des territoires sous contrôle du M23, la communauté tutsi en RDC subit un véritable génocide, un nettoyage ethnique qui ne dit pas son nom. Partout dans le pays, la chasse à l’homme est en cours, et pourtant ni la MONUSCO, ni la communauté internationale, ni même l’Union européenne n’osent dénoncer ces atrocités. Leur silence complice trahit leur alliance avec le pouvoir de Kinshasa.

Sur les Hauts-Plateaux habités par les Banyamulenge, l’armée congolaise adopte une stratégie de terreur : destruction systématique des champs agricoles pour affamer la population, arrestations arbitraires des chefs communautaires, et renforcement de la présence militaire par des éléments issus des FDLR, des Wazalendo et des forces burundaises. Cette concentration militaire n’a qu’un seul but : parachever l’épuration ethnique sous le regard indifférent de la communauté internationale. Quelle honte !

Un fait intrigue dans cette tragédie : le commandant des opérations militaires dans la région, le general Masunzu est lui-même un Munyamulenge. Une question cruciale se pose alors : pourra-t-il réellement donner l’ordre d’exterminer son propre peuple ? Son silence et ses actions seront scrutés avec attention.

L’histoire jugera chacun, mais une chose est certaine : l’heure de vérité approche, et les masques finiront par tomber.


Le 8 fevrier 2025

Paul Kabudogo Rugaba

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