Dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), les relations avec ses voisins tels que l'Ouganda, le Rwanda et le Burundi ont souvent été tendues, voire conflictuelles. Pourtant, il est temps de reconnaître que cette animosité ne fait qu’empirer situation déjà précaire du pays. Les politiciens doivent s’interroger sur leurs actions et repenser les relations régionales pour le bien de tous.
Il est préoccupant de constater que les Congolais, en tant que nation, ont tendance à blâmer rapidement leurs voisins, en particulier le Rwanda. Ils passent leur temps à condamner et à critiquer verbalement ces pays, sans se rendre compte que cette attitude est contre-productive. Envisagez l'Est de la République démocratique du Congo sans l'Uganda et le Rwanda, des pays constamment pointés du doigt comme agresseurs. Complètement isolée, cette région ne pourrait pas survivre plus de deux mois. Sa survie dépend en grande partie de nos relations avec ces pays. Ce que le Congo fait, c'est scier la branche sur laquelle il est assis.
Kinshasa, la capitale, est située à 2000 km à vol d'oiseau. Son rôle consiste à percevoir les revenus et à exploiter les minerais sans rien donner en contrepartie à la population locale. Cette relation est caractérisée par une prédation et une exploitation flagrante. Il n’existe pas de route reliant Kinshasa à l'Est, et de nombreuses villes de cette région ne disposent pas d'aéroports, ce qui rend l'option de transport aérien coûteuse et inaccessible pour beaucoup. Convaincre les Congolais de prendre conscience de cette réalité semble être un défi monumental, comparable à celui de convertir le diable. Exploités et affamés, ils préfèrent parfois recourir au cannibalisme plutôt que de revendiquer leurs droits. Sottise entretien d’une idéologie ridicule de haine, ils se réconfortent dans un faux patriotisme mesuré par leur degré de haine envers leurs compatriotes Tutsi.
Nous avons observé des réactions en chaîne de la population de Bukavu et de Goma lors de la pandémie de COVID-19, lorsque le Rwanda a annoncé la fermeture des frontières. Ces réactions se sont également manifestées lors de l'épidémie d'Ebola. Pourquoi ne pas tirer parti de ces expériences ?
Il suffit de passer une journée à un poste frontalier comme Ruzizi 1 et 2, ou aux grandes et petites barrières de Goma, ou encore Kamanyola et Bunagana, pour observer l'afflux de Congolais vers ces pays et comprendre à quel point le Nord et le Sud Kivu dépendent de leurs voisins, malgré les conflits déclarés à tort.
De plus, il est important de rappeler que chaque fois qu'il y a des troubles, c'est vers ces pays que les gens se réfugient. Sans entrer dans les statistiques, il est évident que le Rwanda, le Burundi et l'Uganda accueillent la quasi-totalité des réfugiés congolais. Pourquoi alors leur offrir en contrepartie l’ingratitude?
La politique à Kinshasa, et dans d'autres villes de l'est, est devenue une question de conformité. Les politiciens sont jugés non pas sur leur compétence ou leur vision, mais sur leur capacité à condamner le Rwanda. C'est devenu un critère pour être reconnu comme un vrai citoyen ou un patriote authentique. Cette mentalité rétrograde étouffe la diversité d'opinions et maintient un climat de haine et de méfiance.
C’est encourageant de voir que certains citoyens, tant peu soient-ils, se sont, engagés sur, refusent de se laisser dicter par la peur. Ils sont prêts à parler de vérité et à œuvrer pour l'unité de la nation. Ils ont pris l’initiative d'organiser des discussions qui réunissent toutes les couches sociales et ethniques pour garantir la sécurité et le bien-être de tous. Il est temps que ces genres de discussions soient élargies et diffusées partout.
Il est également capital de reconnaître les M23 et les Twirwaneho ne sont pas des ennemis du pays mais des peuples qui réclament leurs droits. Plutôt que de les considérer comme des ennemis à abattre, nous devons envisager de les intégrer dans nos forces armées pour renforcer notre défense nationale.
En outre, il est grand temps de mettre fin au tribalisme et à la marginalisation de certaines communautés, les Tutsi (sud et nord Kivu) et le Hema de l’Ituri. Cela ne fait qu'affaiblir le tissu social et entraver la capacité à progresser en tant que nation unie.
En fin de compte, l’avenir des Congolais dépendra de leur capacité à aimer et à coopérer avec leurs voisins. En choisissant l'amour plutôt que la haine, ils pourront évoluer ensemble vers la liberté et le progrès. Il est temps de mettre de côté les différences et de travailler ensemble pour un avenir meilleur pour tous les habitants non seulement de l'Est de la RDC mais de toute la région de grands lacs. Quand les Congolais choisiront d'aimer, ils commenceront à avancer vers la liberté, à agir de manière à se libérer eux-mêmes et à libérer les autres.
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