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Paul KABUDOGO RUGABA

La Guerre sur Itombwe, une conséquence du désœuvrement de la jeunesse et d'une mentalité rétrograde

Dernière mise à jour : 15 mai 2021

La Guerre dans les Hauts Plateaux des Fizi, Mwenga et Uvira, (Itombwe selon Jean Hiernaux) est une guerre du désœuvrement généralisé de la jeunesse de la République Démocratique du Congo (RDC), dû à l’absence de l’autorité de l'Etat et de l’organisation du pays. Le chômage, la pauvreté et la misère qui battent le record dans uns un pays riche en gisement, réputé être un scandale géologique, ont fini par transformer la jeunesse désœuvrée en monstrueux tueurs.

Facilement manipulables, les jeunes sont prêts à pactiser, même avec le diable pour avoir de quoi se réjouir une journée. Ils sont en proie aux politiciens avides du pouvoir et de la richesse, qui trouvent en cela une opportunité tant rêvée pour se positionner et s’enrichir rapidement. Ainsi, ils les orientent contre les personnes (individus ou communautés) bouc-émissaires jugés comme potentiels obstacles.


Les Maïmaï de Kibukila en route pour les antiques, fin janvier 2021

Les Hauts Plateaux d'Itombwe ont un sol très fertile en plus d’être riches en minerais, et en bois séculaires rares. Ils peuvent offrir un site touristique excellent s’ils sont désenclavés. C’est un endroit avec des potentialités énormes. Le climat d'altitude permet la culture des produits agricoles du climat tempéré européen. Au mois de juillet, on peut voir chaque matin l’herbe saupoudrée de neige particulièrement dans ce qui est communément appelé Indondo qui comprend la partie nord et la partie centrale. Les colons belges y avaient testé la culture du blé qui s'avéra très bien acclimaté. Mais, à l'indépendance cette culture fut abandonnée au nom de la liberté retrouvée. Un libertinage qui n'a pas d'égal en bêtise, Caractérisé par une extrême prodigalité.

Qu'est-ce que le pays n’a pas vécu en son nom? Plus de 15 000 vaches de la ferme ELIT (Elevage d’Itombwe) de M.Rican ont été abattues par le Maïmaï muleliste, les travaux de construction du projet de barrage de Katobwe ont, non seulement été suspendus, mais aussi l’équipement a été saccagé et pillé pour servir de matériel de fabrication dans les petits ateliers des forgerons. On s'en servait pour fabriquer de mbabula, des âtres, des braseros, des houes, des sarclettes, des coupecoupes, et des serpettes. Toutes les stations météo ont été démolies sous prétexte d’y trouver le soi-disant trésor enfuit par les belges avant leur départ du la RDC. La vie de Banyamulenge n’a pas été épargnée ainsi que celle de leur bétail à tel point que trois ans durant, 1966-1968 les hauts plateaux ont été une vaste étendue dévastée et déserte de toute présence humaine. Les routes étaient coupées et les ponts détruits dans toute la région. Ce cauchemar a été vécu travers tout le pays. Kisangani était devenue la ville de veuves pendant plus de 20 ans parce que les hommes avaient été systématiquement tués par les Simba. C’est un véritable génocide dont one parle pas. Les horreurs n’ont pas épargné les partisans. Mobutu pour mettre fin au délire bembe de voir le La RDC à eux seuls, a décrété, leur terroir Fizi, une zone rouge, ou ses soldats pouvaient tuer à loisir sans autres forme de procès. C’est ainsi que les membres de cette communauté se sont éparpillés un peu partout dans le pays, surtout à Kalemi, mais aussi dans les pays voisins, notamment en Tanzanie et au Burundi. Peine perdue! La leçon semble avoir mal ou rien du tout été assimilée. La même hantise persiste.

A cause d’elle, dans la capitale Kinshasa, on a zaïrianisé tous les biens des expatriés, y compris les grandes entreprises industrielles. Au bout de deux ans, tout était en faillite. Le peu qui tenait encore debout, n’a pas survécu au regard des jaloux. C’est ainsi que l’on a pillé et démoli le “General Motors, pour ériger sur son site, "le marché de la liberté". Six marques des véhicules y étaient localement montées par cette chaine à Kinshasa/Masina entre autres : le Camion Toyota, le Pickup Isuzu, le Peugeot 504, l’Opel Askona, l’Opel Kadett et le Renault 9. Le régime de Mobutu qui a pillé complètement l'entreprise fut remplacé par un autre qui n’en est pas moindre et qui a fidèlement assuré la relève dans le processus de démolition. C’est celui de Laurent Désiré Kabila qui a rasé les bâtiments, pour y construire le marché (wenze) de bitekuteku (lengalenga), pondu (sombe), kiosques des sucrés, étalages des friperies, etc. Quelle vision !

Dans un pays ou l’anarchie est institutionnalisée, les jeunes issus des zones autour des Hauts Plateaux d'Itombwe appartenant aux communautés voisines au Banyamulenge, les vrais natifs du milieu, qui viennent de la plaine côtière du lac Tanganyika et de la rivière Rusizi, et de la foret d’Itombe qui couvre la partie ouest du plateau, ne trouvent que les seigneurs des guerres ethniques, comme recruteurs. Ils leur donnent les armes dont la Tanzanie est la plaque tournante depuis les années 1960. Actuellement, ce n’est plus un secret, ce sont les FARDC eux-mêmes qui assurent l’approvisionnement des armes et des munitions pour partager le butin. Tout est mis en œuvre pour assoir une organisation terroriste bien soutenue qui est déjà opérationnelle.les officiers tels que le Gén Muhima et le Capt Kasereka sont là pour couvrir, effacer les traces et brouiller les pistes d’un éventuelle enquête.

Cette jeunesse a appris à survivre par rançonnement, vol, pillage et tuerie. Distraits par l'animisme du fétiche de l'invulnérabilité à la mort, chère au précurseur de la rébellion, le féticheur en chef, Mr Pierre Mulele originaire d'Idiofa , dont Laurent Désiré Kabila de Manono fut le grand prêtre, et dont le Sud-Kivu est le berceau du temple de l'idolâtrie et le "Maïmaïsme" sa religion, ces jeunes sont maintenant une bande redoutable de terroristes qui bénéficient de l’appuis des de l’autorité locale et des médias nationaux, et même , elle a à sa disposition son propre media, « La Voix du Kivu » qui opère librement dans le pays; avec des comptes bancaires dans le pays tout comme à l’étranger. Pour ne citer qu’un exemple, le compte MIGAZI Y’EMWETU no 1421877528 ouvert dans CAPITEC BANK en Afrique du Sud collecte les contributions de 171 personnes dont les signataires sont non autrement identifiés comme Yotham Yves, Joseph Ngurakahayo, Lazare et Kalinga.

Le « Maïmaïsme » est devenu en réalité une secte tentaculaire qui se substitue lentement mais surement à la fois aux religions officielles et au gouvernement. C’est ce que les autorités congolaises ne veulent pas que le monde sache ce qu’ils croient mais ne veulent pas attirer l’attention du monde sur ce qu’ils ont honte d’admettre ouvertement. Il en est de même des églises locales , théoriquement chrétiennes, mais pratiquement animistes occultes, qui se cajolent dans un syncrétisme nuisible. Derrière ce mouvement terroriste politico-religieuse se rangent officieusement toute une infinité de hauts dignitaires, anciens tout comme en exercice, des tous les niveaux : politique, militaire, religieux, professeurs des universités etc. Bref, c’est la nouvelle religion bantoue de la RDC. Parmi les personalités notoires les plus engagées de manière évidente figurent : Honoré N'Gbanda Nzambo-ko-Atumba, Martin Fayulu, Butondo Muhindo Nzangi, Kwebe Kimpele, Justin Bitakwira, Mgr Sébastien-Joseph Muyengo Mulombe, Dr. Denis Mukwege etc. Derrière eux, il y a une légion de voyous avec des grades autoproclamées.



C’est ainsi que le Congo, avec cette mentalité rétrograde, il est artisan de sa propre destruction et se précipite dans un gouffre infernal dont il ne saura jamais s’en tirer s’il ne change pas de direction a temps. Entre temps il n’hésite pas, comme d’habitude, à développer sa rhétorique de jeter la responsabilité sur les autres, à qui paradoxalement il tend la main pour demander le secours. Drôle d’histoire de ces éternels bébés barbus qui incriminent ceux dont ils dépendent toujours. Une lâcheté d’esprit d’un pays qui n’a pas le sens du ridicule. Tellement l’instinct est fort qu’il prime sur la raison. En RDC, la mentalité de quémander ou de piller est devenue plus qu’une coutume mais bien une nature.

Le « Maïmaïsme », loin d’être un mouvement de libération dont il se fait attitrer, c’est une secte à laquelle on y entre par un rite sacré pendant laquelle les néophytes reçoivent des tatouages et se font asperger des gri-gris, en guise de baptême, qu’ils croient les protéger contre la mort et capable de transformer les balles tirées sur eux en eau, d’où le nom de Maïmaï. Le même rite est repris chaque fois qu’ils veulent lancer une opération périlleuse de tuerie. Lors de cérémonies, l’ambiance est conviviale détendue. Pourtant ils savent qu’ils adhèrent à un gang criminel.

Les Maïmaï, cette horde populairement encouragée, sont très dangereux si bien qu’ils peuvent sombrer le pays en un rien de temps dans un cauchemar réel sans fin. Ils ont même assassiné NDABAGOYE KINYONI III, mwami de la plaine de la Ruzizi, anciennement appellée Collectivité des Barundi, pour mettre fin à son pouvoir coutumier qui se transmet de père en fils, et ainsi effacer toute trace d’existence tutsi au Sud-Kivu antérieure à la colonisation belge.


Ndabagoye Kinyoni III
Ndabagoye Kinyoni III

Uvira:Maïmaï Mangeant publiquement la chaire d'une victime lynchée

La communauté internationale devrait s’investir pour les combattre avec toutes l’énergie avant qu’il ne soit trop tard. Car, en plus d’être subversives, ils développent au sein de leurs adeptes des antivaleurs qui font la honte de l’humanité, entre autres, le cannibalisme et le génocide sans parler des viols, des lynchages, des exécutions sommaires, des enlèvements, crimes devenus monnaie courante. En effet, la secte recommande de manger les organes de l’ennemie capturé ou tué pour accaparer sa force.





Les nouveaux convertis sont souvent de jeunes garçons. Ils doivent obéir à l’ordre de torturer de couper la tête et manger les organes bien entendu pour le moment d’un Munyamulenge, l’ennemi déclaré. Mais il est dit qu’ils auraient mangé les pygmes. Tant que la pauvreté continue à faire des creux dans une économie presque d’autosubsistance, le phénomène de Maïmaï est loin de disparaitre. Car il continue à recevoir de nouveaux adeptes parmi la jeunesse désœuvrée.

Un autre enjeu très important est la convoitise des terres de Bayamulenge. Les Hauts Plateaux, terres qui ont fait rêver les colonisateurs, un Eden en plein cœur de l’Afrique qui de sa vue panoramique idyllique domine le monde qui l’entoure, qu’un jeune poète, Ndayishimiye décrit l’étendue et appelle « le berceau de Dieu (Intaho y’Imana ) », et une jeune artiste , Gaju Divine, chante la nostalgie mélancolique ( nkumbuye iwacu kw’ivuko). Pourtant, ce Paradis terrestre a semblé échapper pendant longtemps aux belges à leur arrivée, dans ce qui est devenu la RDC. C’est seulement vers les années 30 qu’ils commencent à l’explorer et vouloir s’en accaparer sous prétexte de protéger l’environnement. Cependant, ils n’ont pas tardé à manifester leur vraie intension en y installant l’élevage, activité exactement la même que celle qu’on interdit aux autochtones Banyamulenge dont on veut les déposséder, y mènent depuis des années. Certes la résistance était manifeste, mais les colons plus malins, ont évité les affrontements directs. Pour se faire, les belges ont étendu sur les cartes géographiques de chefferies des tribus voisines cette partie à l’insu des vrais occupants. Ces voisins n’avaient rien à faire avec les hauts plateaux dont ils n’étaient ni originaires, ni occupants et ne manifestaient aucun intérêt d’y être. Les belges ont profité de leur ignorance pour les faire signer des accords de cession de terres qui ne leur appartenaient et sont devenu de ce fait des potentiels acquéreurs. Ils sont allés même à engager les Babembe pour la surveillance qu’ils ont rendu plus tard des capita et chefs. Lors de l’indépendance en 1960, les Banyamulenges ont repris leurs terres sans condition, sans savoir que le germe de la discorde semé, était en train de pousser.

Aujourd’hui le monde entier fait face à une explosion démographique incontrôlée, et la région de grand lacs est à la tête. Ces milliers de km2 des prairies et des forêts perchées sur des chaines de montagnes gigantesques, les mont Mitamba, Marungu et Kirumba ; un relief et un climat unique de son genre dans la région, avec un sous-sol non exploité, qui incarnent à eux seuls ce qui peut attirer plus en Afrique, sont la source de convoitise.

Les grandes compagnies courtisent l’autorité congolaise, qui est une de plus corrompue du monde. Celle-ci ne tarde pas à faire des promesses déraisonnables. L’idéologie qui détruit aujourd’hui les hauts-plateaux de Mwenga, Uvira, et Fizi, ne vient pas de là. Elle vient certainement de quelque part, loin de là, dans des zones urbaines, où la vie au quotidien et le souci du lendemain commencent à être un véritable casse-tête, où l’argent s’érige en puissante divinité, au nom de laquelle les fortunés écrasent les faibles. La guerre sur les Hauts plateau n’est pas le résultat d’un soulèvement populaire locale, mais bien un mouvement fachiste bien organisé par l’élite congolaise qui se répand comme une traînée de poudre et soutenu au plus haut sommet de l'état. Ils exploitent les incidents bénins du passé auxquels ils ajoutent des fables imaginaires pour faire croire à l’existence d’un conflit séculaire entre les communautés et le fameux mythe imaginaire Hima.

Les pauvres paysans abusés, sont devenues des véritables ennemis de ceux dont hier, étaient des alliés inséparables par les pactes de sang. Des alliés dont la différence de culture ne posait aucun problème. Chacun chez soi, ils vivaient séparément les uns au voisinage des autres, et de l’action des uns, les autres en tiraient profit. Les exemples sont nombreux à ce sujet : Il est indéniable que l’élevage de bovin introduit par les Banyamulenge a rendu viables les Hauts Plateaux d’Itombwe. Le projet agricole Mr Miller Ruhumbika, en a fait un pays d’abondance de pommes de terre et des maïs. Avec le UGEAFI de Mr Butoto, les meilleurs diplômes de la province viennent de là. Les projets de refaire la route qu’avait initié le Col. Assoni Ntwali, la piste des avions petits porteurs de Murambya par le col. Michel Rukunda, la commune rurale de Minembwe par Azarias allaient résoudre définitivement le problème de l’enclavement. Malheureusement, ceux qui ont choisi la voie de l’inimitié ne veulent pas que les habitants du lieu jouissent de ces merveilles qu’ils réduisent en cendre. Incapable de se prendre en charge, ils ne veulent pas non plus que les autres s’assument. Ainsi, ils passent tout leur temps pour les empêcher.

Pourtant, ces initiatives combien louables, profitaient au même pied d’égalité les Banayamulenge autant que leurs voisins : les Babembe, les Bafulero, et les Banyindu qui les vandalisent parce qu’ils n’ont pas été entrepris par les leurs, et surtout, parce qu’il profite aussi à la tribu jalousée dont on voudrait faire disparaitre de la face de la terre. Ah ! le tribalisme, ou plus exactement le racisme aveugle qui conduit les insensés à creuser leur propre fosse. Même si on ne le dit pas assez, la RDC est l’un des pays racistes du monde. Au moment ou le monde entier fournit les efforts pour bannir le racisme, les politiciens congolais, en revanche le promeuvent à travers les discours d’incitation à la haine tribale maintenant à la mode dans toutes les villes capitales du Pays. Une telle vision rétrogradant de l’autorité, ne fait que reculer le pays des siècles en arrières.

En dépit des efforts fournis par les représentants de communautés, la méfiance est toujours grandissante. Le Babembe, le Bafulero, le Banyindu sont devenues des ennemis jurés des Banyamulenge qu’ils tuent au simple vu. Il n’est plus nécessaire d’avoir un incident pour servir de prétexte. C’est ainsi que depuis environ cinq ans, les membres de cette communauté ne cessent d’être la cible des attaques quasi quotidiennes, une criminalité qui n’épargne ni personne, ni bien, ni bétail, avec le seul slogan : exterminez, déracinez, on ne veut plus d’eux ! Face à l’entêtement de Maïmaï, on est loin de voir la lueur au bout du tunnel.

Les internautes du Groupe de la Conscience du Kivu, ont rédigé une lettre tout aussi morte qu'est la conscience du Kivu même, qui ne sait qu’élire aux parlements provincial et national, les députés dont la haine ethnique est le projet de société. Leurs discours de la haine, plus mortels que le venin de la vipère, brûlent le Sud-Kivu, depuis 1980 jusqu'aujourd'hui. Les Kivutiens, toutes tendances confondues, après lavage du cerveau par les politiciens, les plus grands communs diviseurs, sont instrumentalisés, a l’instar du chien conditionné de Pavlov, qui salivait au simple bruit de la cloche. Ainsi, ils calomnient, violent, pillent et tuent désormais à la moindre incitation. A la jeunesse qui a perdu la boussole, les exhortations et les conseils que leur prodigue leurs compatriotes, le patriote Karoti Mpatanishi, et le modéré Muhivwa Godefroid d’écouter le cœur, de revenir à la raison et laisser de côté cette politicaillerie qui la déshumanise, reste peine perdue. Quand l’heure n’est plus à la raison, il faut présumer que les hommes deviennent pires que les bêtes et qu’ils ne valent plus la qualification des humains.

Un autre élément non négligeable est que La jeunesse congolaise est séduite par le discours de la haine ethnique des pays voisins d’au-delà du lac Tanganyika et du lac Kivu. Elle a fait sienne, la guerre hutue contre tutsie à laquelle elle offre le Sud-Kivu, comme terrain de ses opérations. Les violences, les massacres, et les projets de société du génocide contre les Tutsis du Rwanda et du Burundi, sont en passe d'encrage, comme culture de la machette chez le voisin du Kivu. Si on ne fait pas preuve de retenu pendant qu'il est encore temps et de faire la marche arrière, pour revenir au bon sentiment de la cohabitation pacifique des ethnies, qui avait caractérisé la province, d’autres génocides sans nom vont s’y produire. Un adage dit que, « une allure d’imitation est toujours fatigante ». Et, les imitateurs de la culture de la machette, tristement chère aux fameux Interahamwe auxquels ils ont appris la technique, conduisent le pays tout droit à la perdition. Jusque à quand resteront-ils sourds aux appels de la conscience et de la raison ?

C’est depuis 2017, l’exécution de ce projet criminel était prévue pour durer deux semaines mais elle est à sa cinquième année de tentative. Déjà, tous les villages de plusieurs localités ont subi des dommages impossibles à évaluer. Et cela se fait en présence de la MONUSCO et des FARDC, qui ont opté pour être des spectateurs indifférents, face à des horreurs qui ne cessent d’interpeller leurs passives consciences. Une humiliation que les Banyamulenges n’oublieront jamais ! Grace à la détermination des certains jeunes Banyamulenge, le centre Minembwe, la cible principale des assaillant, se tient encore débout. Ils ont compris que le drame qu’ils vivent leur donne la légitimité de défense. Ces anges gardiens qui se sont sacrifiés pour ne pas voir la vie de leurs se transformer en cauchemar, patrouillent, jour et nuit, dans un froid glacial, ou la température peut baisser jusqu’à zéro, sans ou avec des chaussures en plastique qui laissent entrer librement l’eau de mares qu’ils pataugent et vint irriter les pieds mal protégés, déjà percés par des épines et des ronces. La fierté est ce qui reste chez ces jeunes Banyamulenge si attaché à leur identité. C’est un courage héroïque, lequel devrait désormais se graver dans l’histoire de Banyamulenge, de la RDC, et pourquoi pas du monde dont les casques bleus ont failli?

Malheureusement, dans la mémoire populaire, faute de tenir quotidiennement le journal à jour, trop des scènes pour les retenir, chaque évènement vient effacer le précèdent dont il détourne l’attention. Puis on s’habitue au malheur, une scène qui rappelle celle des parcs des animaux, où l’on voit les proies continuer à paitre à quelque mètre de là où les prédateurs sont en train de dévorer une de leurs. Quoi que menace imminente, tant mieux, se disent-t-elles, « on vit l’instant présent pendant lequel on respire encore avant que son tour n’arrive. Tant pis pour demain car le sort de la bataille est incertain. » Les agressions par leurs compatriotes plus largement majoritaires (450 tribus cotres une), avec tout l’appuis du gouvernement et de l’armé, les placent dans une situation fragile. Le futur du peuple Banyamulenge n’est plus théorique, mais il est réellement menacé. Il devrait tenir à cœur ceux qui dirigent le monde.

Ces abandonnés du gouvernement, entendez par-là les Banyamulenge, ils doivent savoir désormais qu’ils sont condamnés à se prendre en charge, et que le moindre relâchement ou faiblesse leur serait fatal. Désarmais, la haine contre eux se transmet de père en fils. Elle est virulemment enseignée aux mineurs pour les rendre inconscients des crimes qu’ils auront à commettre. Elle est entretenue et régulièrement attisée de peur qu’elle ne s’éteigne. Faute des programmes de développement pouvant réduire le chômage, c’est maintenant toutes les tribus du Congo qui prennent part. Durant le 3 années successives qui viennent de s’écouler, le sujet qui a demeuré passionnément à la une, c’est la commune rurale de Minembwe et comment chasser, anéantir, exterminer les Banyamulenges.

Devant l’obsession des uns et face à l’endurance des autres, un rayon de soleil brille: c’est Rukunda Michel alias Makanika, celui que le jeune musicien Gallas chante Affandi Makanika qui ne panique jamais dans « Save Mulenge ». On est attentif à tous ses gestes et on est si heureux de cette merveille qu’on se dit pourquoi pas les autres ! c’est un compatriote qui se place face à l’ennemi pour lui offrir son premier message d’amour. Il accepte que l’étau d’une coalition barbare Maïmaï- FARDC se resserre sur lui pour protéger les opprimés, devient le messager de la réconciliation entre le supposés protagonistes; un rôle délicat que ses ennemis ne supportent pas. Le gouvernement, la communauté internationale, ne veulent pas entendre de ce noble geste qu’ils n’ont pas osé, venir d’un individu sans la bénédiction des puissances. Ils lui ouvrent un dossier où ils inscriront tous les faux pas, chaque fois qu’il tombera dans les pièges qu’ils lui tendent. A défaut des faits réels dont il serait coupable, ils sont assez génies pour lui créer des imaginaires pour l’instruction du dossier. Voilà la mission de pacificateurs en uniforme.

Passent les jours, passent les années, les temps s’écoulent mais le dossier chez les bureaucrates reste ouvert et les souvenirs ne perdent pas leurs couleurs sur les papiers pour quelqu’un qui, par son altruisme, a donné une leçon de civisme aux inciviques généraux infâmes qui sèment la désolation. Mais hélas ! « Selon que vous serez puissant ou misérable Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. » a dit Jean de LA FONTAINE. L’Infidélité et l’incapacité d’un gouvernement priment sur la fidélité d’un soldat loyal, exemplaire jusqu’au jour il aura sauvé le Pays.

Pour le gouvernement des insensés, cela est un affront. Fière de l’impunité, la vengeance et les représailles sont au rendez-vous. Aujourd’hui, tous ces généraux Maïmaï autoproclamés, Yakutuma, Kibukila, Bushombe, Kashumba, Réne etc., auxquels s’ajoutent les chefs des factions rebelles burundais tel que Alexis Sinduhije, sont visiblement de concert avec les FARDC dont ils ne sont que de simples marionnettes et responsables attitrées d’une guerre que le gouvernement de Mr Antoine Tshisekedi livre discrètement contre une communauté.

Comme pour en finir, Kamombo, où la vie voulait reprendre, est devenu la nouvelle cible no 1. On vit au quotidien des théâtres des violences très sanglants. Ensuite vient Katanga, ou les attaques sont quasi hebdomadaires. Et encore, une fois de plus, ni les médias, ni le prix Nobel Congolais, ni le prélat catholique d’Uvira ni les ONG de droit de l’homme, personne n’ose en parler. Ils ne rehaussent leur voix que, quand les mouvements qu’ils entretiennent subissent de revers. Voilà comment fonctionnent les voix de sans voix en RDC.

Pourra-t-on, enfin, regarder avec confiance l’avenir et se dire finalement la paix ? De la frustration et de toutes ces souffrances, on en veut plus que le mot fin. Il faut que ça change. Pour cela il n’y a qu’une seule voie, se battre pour le droit et la liberté et se battre jusqu’au bout. A Vous les anges gardiens Banyamulenge, vous devez puiser votre force dans les épreuves que vous traversez. Evitez les erreurs du passé. Servez vous de l’optimisme pour tenir inlassablement débout et de l'opportunisme pour ne laisser échapper la moindre occasion. Et surtout, ne laisser plus prendre place ces espions intrues, qui viennent se ressourcer sous vos nez dans les abreuvoirs de troupeaux de vos pères , et ne tardent pas à réclamer que la terre est la leur, après avoir accumulé la fortune pour financer la guerre contre vous. Même s’il est dit, qu’il aura un jour ou la cohabitation pacifique entre le lion et l’agneaux, assurez-vous bien que vous soyez lion et non l’agneau. C’est la condition sine quoi none pour avoir une véritable paix dans le contexte du grand Congo. Autrement ,vous courez toujours le risque aussi longtemps que vous vivrez avec les Babembe, les Bafulero et les Banyindu.


le 29 Janvier 2021


Paul KABUDOGO RUGABA

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