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Paul KABUDOGO RUGABA

L’Honorable MUHIVWA NGWEBO Godefroy tire la sonnette d’alarme

Dernière mise à jour : 24 avr. 2021

Chers cadres, intellectuels et opérateurs socio-politico-économiques du Sud-Kivu

Depuis 2017, des affrontements entre milices tribales ou ethniques se déroulent dans les hauts plateaux de Fizi, Mwenga et Uvira.

Ce qui paraissait comme étant des conflits liés au contrôle du pouvoir dans le groupement de Bijombo a viré aujourd'hui à un déracinement total des peuples de ces plateaux.

Les Babembe, Bafuliiru, Banyamulenge, Banyindu, Bashi, sont en errance dans les vallées et forêts de montagne en cette période fortement pluvieuse dans la région de la chaine des Mitumba connue pour son froid qui n'a d'égal que les régions proches des pôles. C'est là que ces populations se sont réfugiées, dépourvues de tout.

Les Banyamulenge ont perdu toutes leurs vaches qui constituaient leur unique richesse. Ils sont donc dépourvus de tous les moyens de leur subsistance. Les petites enclaves de Minembwe, Mikenge, Kamombo où ils vivent encore entassés comme déplacés ne les herbergeront certainement que pour des jours très comptés tellement la pression des milices coalisées de leurs voisins est forte, des tueries des masses sont à craindre dans un tout proche avenir. Ne dîtes pas demain que n'étiez pas informés. Dieu seul sait comment tous ces gens se sortiront de cet engrainage de violence.

Leurs voisins Bafuliiru, Babembe et Banyindu sont dans les forêts avoisinantes, Itombwe à l'occurrence, soumis à toutes sortes de privations ne sachant pas comment sortir de leurs cachettes. Ils n'ont ni à manger ni soins médicaux, bref ils sont, comme leurs voisins Banyamulenge, abandonnés à leur triste sort et soumis à une mort certaine.

Dans tout ça seuls les seigneurs de guerre se tirent d'affaires eux qui ont mis leurs familles à l'abri et pris soin de mettre en place des réseaux de collecte et de réception des dons qui leur font vivre.

Ce drame que tout le monde regarde embraser toute cette région y compris la très pacifique Chefferie des Bafuliiru, où toute sa population de sa partie Hauts plateaux vient d'être expulsée (plus de 10 villages Banyamulenge ont flambé en une semaine et leurs occupants en errance), je disais que ce drame ne finira pas de faire ses victimes si nous ne nous impliquons pas tous à l'arrêter. Il est possible d'y arriver. Ne gardons pas le silence devant le mal. L'histoire nous jugera vivants ou morts.


Des villageois en majorité des Banyamulenge chassés de leurs villages de la chefferie des Bafuliiru par des groupes armés


Ils sont des milliers, des Banyamulenge à errer dans les hauts plateaux pris sous le feu nourris des groupes armés. Ceux qui ont la chance de s'échapper du piège montagneux affluent vers le Chef-lieu de leur Chefferie Lemera mais pour aller où ? Dans la Plaine de la Ruzizi ? Là c'est la mort garantie en raison de la température et des maladies tropicales telle la malaria qui n'hésitera pas à les décimer.

Leurs voisins les Bafuliiru ne sont pas à l'abri, ils ont eux aussi fui le harcèlement des groupes armés. Ils errent également dans les hauts plateaux attendant voir si l'accalmie reviendrait.

Dans tout le cas je lance un appel à toute personne pouvant disposer de l'influence certaine sur les combattants en vue de les persuader à arrêter cette honte du siècle consistant à nettoyer une région de sa population en la dépouillant de ses biens, incendiant son habitat naturel. Bref en la poussant à l'errance.

Que ceux qui ont encore du souffle pour crier m'aide à dire NON À ÇA !



Bukavu, 24 avril 2021


Honorable MUHIVWA NGWEBO Godefroy



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