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Paul KABUDOGO RUGABA

L’espoir des Banyamulenge pour leur survie frappée du triste sceau de l’illusoire


Sans l’intervention « musclée » du gouvernement, l’espoir des Banyamulenge pour leur survie est frappée du triste sceau de l’illusoire




Le mouvement d'agression violente et provocatrice déclenché le 09/09/2021 par les jeunes Bufuliru et Bavira contre la communauté Banyamulenge à Uvira - qui par ailleurs n'en était pas à sa première opération, sauf qu'elle était différente par son ampleur - ont eu, entre autres pour conséquences d'éclairer le monde sur l'épineuse réalité, déjà ancienne et persistante d'un génocide en cours dans les Hauts et Moyens plateaux du Sud-Kivu.

Cependant, si les attaques contre les maisons appartenant au Banyamulenge dans la ville d'Uvira et contre l'Eglise CADC (car fréquentée en majorité par les Banyamulenge) ont littéralement placé la menace du génocide des Banyamulenge au centre de tous les regards, elles semblent ne pas modifier le regard que l'Etat Congolais porte sur ces victimes de haine ethnique.

Les FARDC, notamment les commandants et troupes des forces de l'opération SOKOLA II se sont fait un levier de tous les groupes armés (nationaux et étrangers), coalisés pour l'épuration ethnique des Banyamulenge. Les images montrant des longues colonnes de fumée noire sur chaque maison de la localité de Kamombo (le 22/08/2021) à la suite de leur destruction criminelle par les FARDC ainsi que les photos d'une dizaine d'hommes de Bijombo arrêtés et confinés (le 04/09/2021) dans une fosse commune tels des chèvres attendant d’être envoyés à l'abattoir, ne sont ni condamnées ni suivies de procédures judiciaires contre les auteurs connus de tous.

Le côté juteux des actes de pillage est à prendre en compte pour une poignée de d'officiers (les généraux Mundos, Muhima, Yav Philémon, Banza Joseph, et Mukalay, et leur subalterne et porte-parole, le major Kasereka) qui ont flairé le filon au travers du trafic illégal de vaches razziées, mais autorisé par l’administration locale de la province et des entités décentralisés (Uvira, Sange, Mwenga/ Kamituga, etc.).

Tous ces crimes sont commis à l’initiative et sous les applaudissent d’un sulfureux Bitakwira, capable de pousser les limites de l’ivresse en toute impunité dans son pouvoir de commandement sur les MAI-MAI et éventuellement d’influence sur certains officiers FARDC. Pour ce dernier qui a fait de son hostilité aux Banyamulenge la pierre angulaire de son culte de personnalité, et en harmonie avec l’héritage d’Anzuluni Bembe de triste mémoire, le congolais du sud, Sud-Kivu est fait d’une coalition de quatre communautés (Babembe, Bafuliru, Bavira et Banyidu) qu’il conviendrait de défendre face à la menace d’une autre, les Banyamulenge ! On peut donc imaginer vers quelle destination cet homme aux origines Burundaises veut mener tous ceux qui prêtent oreille à ses baffes verbales. Le film de science-fiction sur les Banyamulenge et la balkanisation dont il veut se faire le héros est tout ce qu'il a de beau à offrir au pays.

En même temps, le pasteur et maire de la ville d’Uvira, Mr. Kiza Muhato ne sait pas sortir des sentiers battus par son aîné, Mr. Shweka, ancien Commissaire de zone d’Uvira (1996) pour souffler sur les braises de haine contre les Banyamulenge.

Le discours sur l’affaire Minembwe par Mgr Muyengo, évêque d’Uvira et les déclarations de Mr. Andrée Byadunia de la société civile d'Uvira sur la radio locale, Le messager (radio plutôt ouverte à tous les extrémistes anti-tutsi) au sujet du groupement de Bijombo (à la veille de la marche en colère des jeunes Bafuliru endiablés contre les Banyamulenge) montrent à quel degré le monde religieux et la société civile locale sont gagnés par le populisme identitaire.

Et dans tout ça, où est la MONUSCO ? « La MONUSCO reste engagée aux côtés des FARDC ». C'est son sempiternel communiqué phare qui pousse plus d'un à se demander qui, d’entre les FARDC et la population civile a besoin de l’aide de la MONUSCO pour sa sécurité ! Loin de n’être qu’un observateur non médusé devant l’horreur, la MONUSCO semble servir de second couteau au déracinement des Banyamulenge.

Seule l'action sérieuse et musclée du gouvernement peut aider à restaurer la paix dans les montagnes du Sud-Kivu et à redonner de la confiance à cette communauté en danger de disparition.

Kinshasa, le 12 septembre 2021

Mukulu Le Patriote

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