A la tête de la pondeuse machine des théories du complot qui inondent quotidiennement les réseaux sociaux, Bitakwira qui se dit avoir obtenu au plébiscite de chefs coutumiers (Bafuliru, Bavira, Banyindu, Babembe et Barega) la fonction du porte-voix des communautés susmentionnées ne s’est lassé d’entretenir la haine ethnique contre les Banyamulenge qu’il a cloués au pilori en les accusant d’être des pompes aspirantes des groupes armés étrangers.
Cependant, force est de constater que depuis que Masango, véritable vivier de groupes armés étrangers (dont les burndais Red-Tabara), a été touché par les affres de guerre, l’ancien taxateur du marché de Sange (où les vaches razziées par les MAI-MAI sont vendues) se plaint de voir l'Etat détourner les yeux sur le drame qui touche les hauts et les moyens plateaux du Sud-Kivu. L’autorité morale des MAI-MAI s’est pourtant longtemps évertué à balayer d’un revers de la main les vives préoccupations exprimées par l’ambassadeur de la paix, l’honorable Muhivwa face à la dégradation de la situation sécuritaire dans cette zone en proie, depuis 6 ans aux conflits armés. Pour justifier ses positions et faire taire Muhivwa et bien d'autres voix dissonantes, il traite constamment ce dernier de traître et d’homme des “Rwandais”.
En effet, de Katanga (Bijombo/Uvira) à Kalingi (Minembwe/Fizi), en passant par Kamombo (Mwenga) et Bibokoboko (Fizi), Bitakwira a, pendant les six dernières années applaudit la destruction des villages Banyamulenge par les MAI-MAI et alliés étrangers. Aujourd’hui et suite à la déroute des hommes armés de Masango qui est l'un des évènements le plus marquants que l’on retiendra de cette guerre, le vaillant porte-parole des prétendus autochtones est devenu plaintif et larmoyant. Il ne se rend pas compte que ses suggestions hypnotiques au gouvernement et aux FARDC vis-à-vis du conflit qui gangrène le sud du Sud-Kivu sont à la base de cet effet léthargique qui maintient les institutions auxquelles il s’adresse en état de faible sensibilité.
Il faut souligner en effet que celui qui a toujours prétendu éveiller la conscience des Congolais par sa guerre contre les tutsi en gonflant ses muscles, en jouant sur la corde patriotique et en brandissant l’étendard de l'intangibilité des frontières de la RDC, est lui-même pris la main dans le sac de la Balkanisation ! C’est lui, et bien lui l’homme qui recrute les mercenaires étrangers pour porter main forte aux MAI-MAI dans une guerre dite de « chasse aux étrangers » !
A plusieurs reprises, Bitakwira qui se dit le mieux indiqué pour éclairer l'opinion sur la crise sécuritaire au Sud-Kivu, a toujours juré main sur le cœur que les rebelles burundais de Red-Tabara sont des alliés du colonel Makanika et son Twirwaneho. Par ailleurs, il crie à l'imminente explosion de la marmite sécuritaire en accusant le même Makanika d'être en connivence avec l'armée burundaise qui, selon les rumeurs (ou les informations dont il dit lui-même détenir des preuves) s’occupent de la traque de ces Red-Tabara et par ricochet, de l'anéantissement de Twirwaneho dont il a pris plaisir d’annoncer l’affaiblissement après l’assaut des éléments du général Yav Philémon contre le village Banyamulenge de Kamombo.
Présentées comme vraies et vérifiées, les accusations de Bitakwira soulèvent cependant quelques interrogations :
Par quelle magie le colonel Makanika s'attacherait-il simultanément les services de deux protagonistes qui se livrent une bataille sans merci sur le même terrain de combat?
Comment peut-il se permettre de crier au scandale face au démentiellement d’un groupe armé étranger dont il a toujours accusé de faire front commun avec le colonel Makanika ? Ou ce n’est pas en soutenant les groupes armés étrangers que Bitakwira remettrait en cause ses qualités de lanceur d'alerte sur la Balkanisation ? Le va-t-en-guerre médiatique a-t-il perdu pied et lâché du lest ?
C’est toutes ces questions qui se présentent sur toutes les lèvres !
Il est clair qu’en mettant en marche la funeste machine MAI-MAI et alliés burundais (Red-Tabara) pour exterminer les tutsi congolais pour, dit-il « s’affranchir de leur domination sur les prétendus peuples autochtones », Bitakwira est sans doute ce loup qui dit attaquer les moutons sous prétexte que ces derniers se préparaient à l'attaquer. Et comme les masques sont tombées, l'ogre à l'appétit insatiable de tuer les tutsi congolais se perd dans un dédale de contradiction et tente vainement d'amoindrir les bruits de casseroles de sa propre famille Bafuliru qui l’accusent désormais de les avoir entraînés dans un conflit aux conséquences incalculables pour ses propres intérêts. « On peut manipuler un peuple, un moment. Mais on ne peut pas manipuler tout un peuple, tous les temps » dit-on.
Et quand cette guerre va-t-elle finir ? L'honorable Muhivwa croit savoir que la chute de principales positions mixtes MAI-MAI et Red-Tabara dans la chefferie de Bafuliru n'est qu'une partie d'un tableau plus large de cette guerre qualifiée abusivement de conflit inter-ethnique.
En effet, le nain homme qui se croit le plus géant de la République pour avoir été reçu, par deux fois à la cité de l’OUA au plus fort de la crise à l'Est, fait croire à ses acolytes (et à ses Baguruguru MAI-MAI) qu'il a réussi à pénétrer les premiers cercles du pouvoir jusqu’à devenir un familier du commandant suprême des forces armées qui devrait, d’après le concerné, épouser et soutenir sa démarche. Avec ses menaces apocalyptiques contre les tutsi "déjà affaiblis" comme il s'en rigole, il a refusé tout dialogue qui, selon lui serait perçu comme une béquille qu'on veut donner à un Munyamulenge blessé pour lui permettre encore de se relever.
Il est donc temps que le gouvernement puisse s’armer du courage et de lucidité pour s’apercevoir que l’autoproclamé partenaire privilégié du Chef de l’Etat n'est autre que l’autorité morale des groupes armés locaux (MAI-MAI) et étrangers (Red-Tabara) opérant au Sud-Kivu.
Heureusement, il n'est pas dans son pouvoir d’envoyer tous ceux qu’il déteste en enfer, mais Bitakwira a mis tout en œuvre pour y arriver. Les Banyamulenge ont goûté l'enfer leur imposé par l’ancien ministre de développement rural. Mais ils ne sont pas les seuls. Leurs voisins n’ont pas été épargnés pour autant. Ils en ont eu aussi la sensation.
C’est donc à se demander si les héros Naluvumbu, Bitakwira, Misare et consorts sont devenus cette bande de bras cassés qui ne peuvent plus rien à leurs frères et prétendus peuples autochtones qui refusent de vivre en harmonie avec d’autres ethnies.
Si les Banyamulenge ont été touchés en premier, c'est toutes les communautés de hauts et moyens plateaux de Fizi, Mwenga et Uvira qui nage dans l'incertitude du lendemain. Confirmant ainsi le sage adage africain qui dit que « quand la case du voisin brûle, il faut lui apporter de l'eau ».
Le 04/02/2022
Mukulu Le Patriote
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