Felix Antoine a récemment lancé, lors de sa campagne électorale, un projet inquiétant en rassemblant diverses forces négatives sous une bannière commune, qu'il a baptisée Wazalendo. Cette coalition inclut non seulement des groupes armés locaux, mais également des forces étrangères telles que les Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) et ses ramifications, l'Alliance des Forces Démocratiques (ADF Nalu) et ses branches, ainsi que la Coopérative pour le Développement du Congo (CODECO). Il a aussi intégré des rébellions burundaises opérant dans la clandestinité, à l'exception notable du Red Tabara, qu'il considère comme une rébellion tutsie.
La récente rupture de la coalition entre les Wazalendo et le Red Tabara, réalisée le 11 juin 2024 avec l'appui des forces burundaises, marque un tournant significatif. Plus de 4000 éléments burundais ont été signalés se dirigeant vers les Hauts-Plateaux dans la forêt de Mukoko. Ces forces sont venues renforcer une autre force burundaise qui opérait déjà avec les FARDC à Minembwe, ainsi qu'une multitude de milices fidèles au pouvoir de Bujumbura, connues sous le nom d'Imbonerakure, stationnées à Masango depuis des années.
La nouvelle coalition se dirige maintenant vers Minembwe. Cette manœuvre suscite des inquiétudes, car elle intervient à un moment où la population locale avait fait des progrès significatifs dans les dialogues pour ramener la paix. Les communautés commençaient à se reconstruire grâce à leurs propres initiatives. Malheureusement, l'intervention du gouvernement de Kinshasa semble compromettre ces avancées, en ramenant l'insécurité dans la région.
Avec l'éviction des Red Tabara de leurs positions, certains chefs de guerre ont commencé à lancer des provocations envers la communauté Banyamulenge. Pendant ce temps, au palais du peuple à Kinshasa, lors de l'investiture du gouvernement Judith Tuluka Suminwa, le 11 juin 2024, l'atmosphère était tendue. Les déclarations de guerre ont dominé les débats, et aucune solution de paix ne semblait être envisagée pour l'est du pays.
Antoine semble viser la constitution d'une armée bantoue dédiée à l'anéantissement des Tutsi, une idéologie dangereuse et génocidaire. Il cherche à influencer d'autres nations pour suivre cette voie, et des pays comme la Tanzanie, l’Afrique du Sud, le Malawi et le Burundi tont déjà tombé dans ce piège. Cette situation menace non seulement la stabilité de la région, mais aussi la vie de milliers de personnes innocentes.
L'initiative Wazalendo de Felix Antoine représente une menace grave pour la paix et la sécurité en Afrique centrale. La communauté internationale doit surveiller de près cette situation et prendre des mesures pour empêcher une escalade de la violence et un possible génocide.
Les éternels visés, Tutsi Banyamulenge et ceux du Nord-Kivu vivent dans une insécurité constante. Leur existence ne devrait pas être dépendante de la bonne volonté d’un président. Ils doivent avoir le droit de vivre en paix et de trouver le bonheur. La violence quotidienne et l'ostracisme des Congolais à leur égard rendent leur vie misérable. Exposés à des brutalités croissantes, ils sont impuissants à défendre leurs droits et leurs vies.
Face à une violence omniprésente et à des désillusions constantes, les Tutsi se retrouvent souvent à la rue, livrés à un sort tragique. Ils affrontent quotidiennement une dure réalité où chaque instant est une lutte pour la survie. Ils doivent faire des choix douloureux et difficiles pour subsister. Le temps qui passe n'apporte aucune lumière, aucun espoir de rémission ou de sauvetage. Leur existence se transforme en une ombre d’eux-mêmes, sans perspective d'amélioration.
Il est crucial de reconnaître la gravité de cette situation et de prendre des mesures concrètes pour assurer la survie et le bien-être des Tutsi Banyamulenge et du Nord-Kivu. Le monde doit se mobiliser contre cette entreprise génocidaire et offrir une protection et un soutien à ces communautés marginalisées. La justice et l'humanité doivent prévaloir pour mettre fin à cette souffrance intolérable et garantir un avenir où chacun a le droit de vivre en paix et en sécurité.
Le retour à la paix et à la stabilité dans la région dépendra de la capacité des gouvernements et des acteurs locaux à privilégier le dialogue et la réconciliation plutôt que la guerre et la division.
le 12 juin 2024
Paul Kabudogo Rugaba
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