En l'an 2018, au cœur des violences qui ensanglantaient Minembwe, un événement marquant révèle, d’une part, les failles et la complicité de l’ONU et d’autre part, les frustrations d'une communauté délaissée. Monsieur Lacroix, déployant une initiative personnelle, se rendit sur les lieux, apparemment dans une tentative de comprendre l'ampleur des ravages. Son arrivée, pourtant, ne fut qu'une ombre parmi les décombres. Sans un mot adressé à la population, il s’est posé quelques minutes sur la piste de Minembwe, s’est entretenu avec les casques bleues et les officiers de la FRDC y déployées. On était loin de s’imaginer que c’était une démarche méthodique visant à ajuster les plans en cours. Mais dès l'aube suivante, les assauts reprirent de plus belle et avec plus de vigueur, plongeant la population dans un abîme d'attente désespérée pour une aide qui ne viendra jamais.
Cependant, cette tragédie n'est qu'une facette d'une réalité bien plus sombre et complexe. La communauté internationale, par des décisions politiques ambiguës, n’a pas voulu arrêter le génocide des Tutsis au Rwanda, mais peu après, elle a entravé la volonté du Rwanda de traduire les génocidaires en justice. Sous sa pression, le Rwanda a consenti à un pardon collectif, même pour ceux qui n'exprimaient aucun remords. Cette concession est perçue par certains comme un succès diplomatique, mais elle laisse un goût amer dans la bouche des survivants et a entraîné des conséquences ultérieures. C’est ce schéma qui est à nouveau mis en œuvre aujourd'hui en République Démocratique du Congo, où les massacres des Tutsis sont devenus des faits banals en raison de l'impunité assurée. Le mandat d’arrêt d’ Abdoulaye Yerodia Ndombasi a été annulé ainsi, sans autre forme de procès. La communauté internationale est prête à s’interposer au moindre appel à la justice. La MONUSCO et les ONG de défense des droits de l'homme sont là silencieux, agissant comme des témoins passifs, sans la moindre effort de documenter les faits.
Encore une fois, la communauté internationale, par des décisions douteuses, a placé au milieu des Tutsis congolais, les génocidaires bien armés du Rwanda. Qu'espérait-elle accomplir? Eh bien, les conséquences sont telles que nous les vivons aujourd'hui.
Il est crucial de dénoncer les récits fallacieux qui cherchent à détourner l'attention des véritables problèmes. La théorie selon laquelle le Congo serait victime de sa propre richesse est un exemple flagrant d’une manipulation narrative. Des documentaires comme "Du sang dans nos portables" véhiculent cette idée, brouillant la vision d'une réalité bien plus sombre. Un génocide est en cours, dont les Tutsis, les Hemas et les Banyamulenges sont victimes. Si l'on cherche réellement à empêcher la fuite de minerais, pourquoi attaquer Minembwe qui n'a ni frontière, ni comptoir d'achat et de vente, ni site d'extraction ni industrie de transformation ? En réalité, ni le CNDP, pointé du doigt dans ledit documentaire, ni le M23 au Nord-Kivu, ne sont en aucun cas les instigateurs ni les bénéficiaires de cette exploitation des minerais. Leurs luttes sont ancrées dans une quête de survie et de reconnaissance de leurs droits fondamentaux.
Certes, le pillage existe, mais il est perpétré par des puissances industrielles en complicité avec des régimes en place, tels qu'ils se sont succédé depuis la colonisation jusqu'à nos jours.
Le fond du problème réside dans le de vouloir ôter la nationalité à une partie de la population autochtone parce qu'elle aurait des liens culturels avec un pays frontalier, le Rwanda, en la privant ainsi de ses droits, en la maltraitant en les massacrant et en l’expulsant pour la renvoyer dans l’errance, et cela se fait sous la supervision de l'ONU. Quelle honte ! Cette population est classée dans les ethnies qu'on a baptisées, à tort ou à raison, Nilotiques ou Tutsis. Nous l'avons dénoncé mille fois et pour la mille et unième fois, nous la dénonçons. Des sages comme Tabo Mbeki et Julius Nyerere l'ont dit, mais la France, la RDC et l'ONU continuent à faire la sourde oreille.
Pour le même motif d’épuration ethnique, les habitants du haut-plateau d'Itombwe sont pris au piège, encerclés par un pouvoir central qui leur refuse même l'accès aux localité voisines. Pourtant, il n’y aucune présence des forces rwandaises ni une rébellion contre le pouvoir. La coalition FARDC, épaulée par les forces burundaises et les milices Maï-maï, l'attaque et se renforce dans une entreprise de déracinement des Banyamulenge.
Derrière les termes codés, tels que "combattre le Rwanda", et le refus catégorique de reconnaitre les M23 se cachent des desseins bien plus sinistres visant à anéantir toute une ethnie dans la région. Ce sec qui explique l'intervention du Burundi et de la Tanzanie. On se souviendra que cette dernière avait expulsé vers le Rwanda, en 2013 tous les Rwandais qui y vivaient. Les relations entre les deux pays voisins sont tendues depuis la proposition faite par le Président tanzanien Jakaya Kikwete à Paul Kagame le 26 mai 2013 -lors de l’ouverture du 21e sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba. Le premier avait suggéré au gouvernement rwandais- d’ouvrir un dialogue avec la rébellion des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDRL), disant que c’est la « seule solution pour une paix globale et durable dans la Région des Grands Lacs d’Afrique et plus particulièrement au Rwanda et au Congo. ».
Quant à L’Afrique du Sud il y a plutôt des intérêts économiques. Tous les corridors sud d'évacuation des minerais de la RDC convergent vers elle. Elle a alors tout intérêt de maintenir une diplomatie avec la dictature lointaine qui n’a aucun impact sur elle et de laquelle elle profite.
Le complot d'extermination de Tutsi est parfaitement orchestré au niveau international et exécuté avec intelligence. Un récit d’un extrait d'un documentaire intitulé « un français revient au secours des génocidaires, Jean Pierre Lacroix, le nostalgique », repris in extenso dans les paragraphes qui suivent, est à la fois troublant et révélateur. Il soulève des questions graves sur la conduite de la MONUSCO et sur le rôle de certains acteurs internationaux dans les conflits en RDC.
« Calme et discret, il est sur le point de réussir un exploit digne d'un film de James Bond si rien n'est fait. Son nom est Jean-Pierre Lacroix, officiellement connu comme secrétaire général adjoint de l'ONU aux opérations de paix en RDC. Ce français est l'un des concepteurs de la fameuse opération turquoise connue pour avoir facilité l’exfiltration des ex-soldats rwandais de Habyarimana, et les miliciens Interahamwe, responsables du génocide contre les Tutsis mis en débandade, à l'époque face aux soldats de Paul Kagame, installés à l'est de la RDC. Depuis lors avec armes et munitions, ils sont la racine de la crise de l'est de la RD.L'opération turquoise a été créée en soutien au régime Habyarimana par le gouvernement français dans lequel monsieur Lacroix servait comme conseiller technique auprès du Premier ministre Édouard Balladur. Certains nostalgiques français n'ont jamais vraiment digéré leurs défaites et le démantèlement du régime Habyarimana auquel ils avaient apporté tout leur soutien. La vengeance est un plat qui se mange froid, dit-on. Monsieur Lacroix aura attendu 30 ans pour redonner un souffle de vie à ses protégés devenus FDL aujourd'hui. Saviez-vous qu’aujourd’hui les FDLR sont pleinement intégrés dans les forces armées congolaises, y compris dans la garde républicaine ? Le groupe d'experts de l'ONU affirme, Human Right Watch en parle, mais la MONUSCO se tait. Monsieur Lacroix a pesé de tout son poids pour que la MONUSCO n'attaque jamais les FDLR, groupe qu'ils sont supposés combattre depuis plus de 20 ans. Cependant, Bintou Keita condamne systématiquement toute action de défense du M 23 dont les familles tuées et autres réfugiés dans la région sont victimes de ces génocidaires. L'ONU a récemment autorisé FARDC aux côtés desquels opère plusieurs éléments FDLR d'utiliser ces bases et mener des opérations militaires conjointes. Les hélicoptères de la MONUSCO sont utilisés pour ravitailler les FDLR, notamment dans leurs bastions de Rwidi. Souvenez-vous de l'hélicoptère des Nations unies attaqué par des inconnus, dont le gouvernement sud-africain, pays de l'équipage, a confirmé sa provenance de Rwindi. Mais l'équipe de monsieur Lacroix a vite sorti un communiqué pour démentir ses propres employés. Passant par son compatriote Bruno le marquis, monsieur Lacroix a sorti un communiqué condamnant les bombardements des civils à Mweso, une zone peuplée par une population sous protection du M 23, mais refuse de citer les coupables, ces alliés FARDC et FDLR. Monsieur Lacroix, en collaboration avec Bintou Keita et les Nations unies, financent les groupes extrémistes, notamment la lucha, soutien indéfectible à l'idéologie FDLR. Pourtant, cette organisation avait appelé à des manifestations qui ont coûté la vie à des casques Bleus. Monsieur Lacroix est au courant des massacres quotidiens du peuple HEMA au Nord-Kivu par un groupe armé CODECO, allié du gouvernement de Kinshasa mais refusant toute condamnation. Les tueries se font souvent à quelques mètres des bases de la MONUSCO en Ituri. « Ce site se trouve à 3 km des casques Bleus et puis ça se trouve à peu près à 2 km des militaires de la FRDC. Vous imaginez que la milice déco entre dans un site de déplacés, brûle la moitié des sites calmement et tue toutes ces personnes dont nous vous avons ordonné le bilan. Cela suppose qu'il n'y a pas eu d'intervention du débit d'attaque jusqu'à la fin », témoigne un iturien.Personne n'en parle, les Hema sont victimes de leur faciès assimilés au tutsi dit nilotique par les extrémistes à Kinshasa. Encore des doutes? Les fonctionnaires de la MONUSCO, dont le boss est monsieur Lacroix, s’apprêtent à sortir un communiqué selon lequel les services secrets français auraient aperçu des missiles solaires de l'armée rwandaise aux mains du M 23. Un autre mensonge qui sera béni par l'ONU sous l'œil approbateur de Jean-Pierre Lacroix : la MONUSCO collabore avec les FARDC qui, vous vous en souvenez, ont massacré 106 civils à Goma, en plein jour face à la caméra. Elle fournit un appui tactique, logistique et intelligence aux FARDC qui comptent, à leur sein, les seigneurs de guerre comme Guidon Karaheri et les FDLR. »
L'extrait expose le rôle equivauque de Jean-Pierre Lacroix, secrétaire général adjoint de l'ONU aux opérations de paix en RDC. Il met en lumière son implication présumée dans des actions favorisant les génocidaires FDLR, initialement soutenus par le régime Habyarimana au Rwanda. Lacroix aurait facilité leur intégration dans les forces armées congolaises, et aurait même entravé les actions de la MONUSCO contre eux. De plus, il est accusé de financer des groupes extrémistes et de tolérer des massacres de civils, notamment ceux du peuple HEMA, et des Tutsi dans l'Est de la RDC. Sans beaucoup de commentaires, je laisse à chacun de tirer sa conclusion.
Paul Kabudogo Rugaba
le 18 fevrier 2024
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