La récente série de discours haineux et de soutien à la violence au sein de certaines églises doit être fermement condamnée et rectifiée. Ces manifestations choquantes de partialité et de discrimination sont une trahison des valeurs fondamentales de tolérance, d'amour et de respect prônées par les enseignements religieux.
Il est devenu courant dans certaines sectes, appelées les églises de réveil, d'entendre des discours anti-Tutsi. Certains vont même jusqu'à affirmer qu'il n'existe pas de Congolais authentiques parmi eux, et les fidèles applaudissent
Le 24 décembre 2023, des discours de haine ont été prononcés au sein de la 8 ème CEPAC à Mulongwe, propageant ainsi la rhétorique toxique et discriminatoire au sein même des lieux de culte. Inviter des individus connus pour leurs discours incendiaires et leur promotion de la haine, comme Bitakwira, dans ces environnements sacrés pour precher la sa propagande revient à donner une plateforme à un diable pour la propagation du mal et de la division. Les paroles rapportées de Bitakwira, déshumanisant tout un groupe ethnique, sont non seulement offensantes mais aussi dangereuses, alimentant les flammes de la discorde et de la haine. « Un Tutsi est un criminel né… Ils sont tous pareils. Quand il est en position de faiblesse, il peut dormir pendant 6 mois sous ton lit. Et quand il prend une position de force, il va dire qu’il ne t’a jamais vu. Pourtant, il a dormi 6 mois sous ton lit. Je me pose la question de savoir si leur créateur, ce n’est pas celui qui a créé le diable. Je n’ai jamais vu une race aussi méchante », propos tenus par Bitakwira
Pire encore, des membres du clergé, tels que Mgr Joseph Muyengo du diocèse d’Uvira, semblent avoir abandonné le devoir sacré de guider leurs fidèles vers la voie de la paix et de la justice. En faisant l'éloge de figures controversées comme Charle Onana ,(l’auteur du livre qui a été qualifié de " bible de la haine" par le collectif des avocats” et en soutenant ouvertement des groupes armés tels que les Maï-Maï auto-baptisés Wazalendo, Mgr Muyengo trahit la confiance placée en lui en tant que guide spirituel. “La prière, la messe, le culte n'ont jamais arrêté la guerre!” a dit récemment Mrg en s’adressant aux jeunes, diffusé par Globale politique News.
Encourager la cruauté, les atrocités et même l'anthropophagie est une abomination morale qui ne peut être tolérée en aucune circonstance. il poursuit en disant “…. et cet esprit de résistance nous manque, je crois que je le trouve seulement chez ceux qu'on appelle aujourd'hui Wazalendo, qui hier on appelait, même nos gouvernants ici, les appelaient des forces négatives,. je vous jure n'eût été ces jeunes gens-là, les pays seraient déjà partis de ce côté-là . Alors, comment je connais charles, je le vois au même moment que vous ; pas plus tard qu' hier, quelqu'un de Paris m'envoie ce message, c’était un père, c’est un écrivain aussi, il me dit mais pourquoi vous invitez toujours ces Charles? et nous autres ? et il m'a étalé toutes ses publications sur ce qui se passe là-bas j'essaie aussi un peu d'écrire je lui dis : ce sont les œuvres qui font parler de leurs auteurs! Ce sont les œuvres, et c'est là où j'ai commencé à m'intéresser à Charles.”
La paroisse de Minembwe, unique sur les Hauts Plateaux, est désormais sans prêtre et donc fermée. Pourtant, en comparaison avec d'autres paroisses, les Hauts Plateaux sont parmi les premiers à avoir formé le plus de prêtres. Les Banyamulenge en comptent sept, dont un évêque et plusieurs religieuses. Cependant, tous sont exilés. Lorsqu'ils reviennent dans leur diocèse, Mgr Muyengo leur indique qu'il n'y a pas de place pour les accueillir. Pendant ce temps, d'autres paroisses restent fermées en raison du manque de prêtres. Pourquoi? Les conséquences de telles actions ne devraient pas être ignorées.
Les groupes armés Maï-Maï, salués par Mgr Muyengo, ont été identifiés comme les principaux responsables de 75% des atteintes documentées dans les zones de conflit en juillet 2022, selon le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH) de la MONUSCO. Les conséquences de leur violence sont dévastatrices, causant des souffrances indicibles aux populations locales et sapant les efforts de paix et de stabilité dans la région.
En tolérant de tels comportements au sein de leurs rangs, les églises perdent leur crédibilité morale et trahissent leur mission divine d'être des agents de paix et de réconciliation. L'intolerance de Monseigneur Thaddée du diocèse de Kikwit, évoquant des "morphologies douteuses" pour désigner une partie de ses compatriotes, est une autre manifestation de cette dérive alarmante vers la discrimination et la division.
Il est impératif que les autorités religieuses prennent des mesures immédiates pour rectifier ces abus et réaffirmer leur engagement envers les valeurs de compassion, d'inclusion et de justice. Les discours de haine et le soutien à la violence ne peuvent trouver de refuge dans nos églises. En tant que membres de la société civile, nous devons tous rejeter fermement de telles manifestations de mal et œuvrer ensemble pour promouvoir une culture de paix, de respect mutuel et d'amour universel.
Le 08 mai 2024
Paul Kabudogo Rugaba
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