Nous dénonçons avec force les arrestations arbitraires et les violences qui continuent de cibler la communauté Banyamulenge à Minembwe, en République Démocratique du Congo. En l’espace d’une semaine seulement, quatre personnes ont été arrêtées sans motifs valables, et sont actuellement détenues dans des conditions inhumaines, subissant des tortures dans ce que l’on appelle les "cachots de la mort." Ces pratiques barbares et illégales sont un affront aux droits humains fondamentaux.
Le 8 octobre 2024, un jeune homme, employé à la piste de l’aérodrome de Minembwe et également changeur de monnaie, a été arrêté sans raison. Cette arrestation soudaine a plongé sa famille et la communauté dans une profonde inquiétude, car aucune explication n'a été fournie pour justifier cette privation de liberté.
Le 10 octobre 2024, deux autres hommes, en provenance de Kamanyola, ont été arrêtés à Remera alors qu’ils se rendaient à Gifuni pour participer à un rassemblement de louanges. Leur simple participation à une activité religieuse a été utilisée comme prétexte pour leur détention injustifiée. Ce même jour, un policier revenant de sa mission de service à Uvira et se dirigeant vers son poste à Rurambo a lui aussi été arrêté au niveau de Remera. Tous trois sont actuellement détenus à Runingu, où ils vivent dans la peur et l’incertitude, sans accès à un procès équitable ni à une défense.
Le 12 octobre 2024, un acte de violence atroce a encore secoué la communauté. Une fillette de 8 ans a été violée par un militaire des FARDC déployé à Minembwe. Cet acte ignoble a laissé l'enfant dans un état critique. Le militaire a même tenté de l’étrangler pour l’empêcher de crier, ce qui montre la brutalité et l’absence totale de scrupules de son agresseur. Bien que la victime ait été prise en charge à l’hôpital de Minembwe, les ressources médicales limitées rendent difficile la prise en charge de son état critique. Sa mère, dévastée et en état de choc, cherche désespérément du soutien pour sa fille qui demeure profondément traumatisée par cette agression.
Ces incidents révèlent la gravité de la persécution que subit la communauté Banyamulenge. Les arrestations sans motif et les actes de violence, y compris les agressions sexuelles contre des enfants innocents, sont des violations flagrantes des droits humains. Nous demandons que justice soit rendue immédiatement pour les victimes de ces abus. Les responsables de ces atrocités doivent être traduits en justice, et les autorités doivent prendre des mesures urgentes pour mettre fin à cette impunité.
Nous lançons un appel à la communauté internationale, aux organisations de défense des droits humains, ainsi qu’au gouvernement congolais : mettez fin à ces arrestations arbitraires et à cette violence insoutenable. Les membres de la communauté Banyamulenge ont le droit de vivre en paix et en sécurité dans leur propre pays, sans craindre pour leur liberté, leur dignité, ou leur vie.
le 15 oct.2024
Paul Kabudogo Rugaba
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