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Photo du rédacteurCCPDD

Déclaration de 31 janvier de la CCPDD sur les violations de droits humains dans les Hauts Plateaux

Dernière mise à jour : 19 nov. 2020

Campagne Citoyenne pour la Paix et le Développement Durable (CCPDD) dénonce les violations fragrantes des droits humains sur les Hauts Plateaux de Fizi, Mwenga et Uvira. Elle tire, à nouveau, la sonnette d’alarme sur l’escalade des violences, par des affrontements, des assassinats et des exécutions sommaires qui se sont multipliés. Déjà le Génocide Watch parle de situation humanitaire catastrophique.


Sur des réseaux sociaux, des propos virulents qui véhiculent des messages d’une haine inouïe ont repris, appelant la population à prendre des machettes et tuer les Banyamulenge partout où ils sont.


Au cours de ce mois de janvier 2020, une cinquantaine des personnes ont trouvé la mort, pour la plupart, suite aux attaques des Maimai, mais aussi de l'armée, à des endroits ci-après.

6 aux alentours de Minembwe notamment à: Gakangara, Ndegu et Muriza.

La semaine du 20 au 27 janvier 2020, en provenance de Kahololo pour Bijombo, le docteur Pascal Mugema en compagnie 4 mineurs d’âge variant entre 15 et 17 ans, portant les kits des médicaments pour le secours des déplacés de guerre, ont étés enlevés puis torturés à mort par les Maiamai à Kihuha

10 personnes ont été tuées lors des affrontements à Katanga lors d’une attaque menée par les Maimai en provenance de Masango.

Deux personnes ont été assassinées, Kajoka par les groupes armés Maimai.

Une personne a été retrouvée assassinée à l’endroit appelé communément « Point Zéro ».

Le 20 janvier entre Mulima et Mugera, vers Fizi, des barrières ont été érigées par les Babembe armés de couteaux, machettes et armes à feu, avec objectif de massacrer les fugitifs issus de la communauté Banyamulenge en direction la plaine côtière du lac Tanganyika pour chercher refuge dans les pays étrangers.


Cette situation vient après une accalmie observée fin décembre 2019 qui faisait croire au retour à la normale de la situation. Cependant, durant cette courte période de trêve, les militaires de l’armée régulière, les FARDC, étaient pointés du doigt pour violation des droits humains et des exactions à Minembwe et dans ses Périphéries. Ils ont tué 4 personnes par balles et blessé trois autre parmi lesquelles, un policier qui a voulu s’interposer pour protéger un civile agressé.


Le 17 janvier 2020 s’est tenu à Baraka un meeting de la jeunesse Babembe appelant à la chasse à l’homme avec toujours comme cible les membres de la communauté Banyamulenge. Quelques jours après, deux jeunes civiles ont été lynchés.


A Uvira la tension est vive, le slogan reste le même : « tuer les Banyamulenge… »

Dans de grandes villes comme Bukavu et Goma, les voyageurs soupçonnés d’être membres de la communauté Banyamulenge font objets d’incarcérations par des services de renseignements sans aucun motif valable.


Le 22 janvier 2020 à Katoma, territoire d’Uvira, 3 morts par balles par des hommes armés non identifiés.


En date du 27 janvier 2020, 12 villages plus un marchée situe dans le groupement de Bijombo, territoire d’Uvira ont été brûlés par les milices Maimai dirigées par le général autoproclamé, Kibukila issue de la tribu de Babembe, en provenance de de Kipupu. Ces attaques ont eu lieu dans une chefferie et un territoire autre que le sien. Tous les villages brulés ci-après appartiennent à la communauté Banaymulenge: Kagogo, Kanyaga, Irango1, Irango2, Mugeti 1, Mugeti 2, Masoro, Kajembwe Mubakomite, Kinyoni, Gahuna, Kadegu, Mitamba, Marché de Mitamaba. Le bilan provisoire de ces attaques est de 18 personnes tuées. Une centaine des vaches ont été emportées. Plus de 15000 personnes sont déplacées sont actuellement dans l’errance dans des brousses sans aucune assistance. Certaines sources confirment la participation des FARDC aux combats aux côtés des Maimai.


Le lendemain le 27 janvier 2020, les Maimai ont, à nouveau, attaqué et brûlé les villages de Mitamba et Kajoka et, ont apporté une quarantaine de vaches.


Les services des organisations non gouvernementales et les autorités politico-administratives ont promis une aide alimentaire d’urgence depuis le mois de mai 2019, mais le dossier a été classé sans suite. La MONUSCO a promis la construction des ponts pour permettre l’acheminement d’aide alimentaire aux rescapés des massacres, mais aucun geste n’est encore posé. Il est difficile de savoir à quel niveau ces dossiers sont gelés.


Le 1er février 2020, trois personnes ont été tuées par balles à Mikenke par des individus non identifiés. Deux sont issues des Banyamulenge et une autre issue de la comunauté des Bashi. Dans cette affaire les Maimai sont soupçonnés d'être les auteurs du meurtre.


Suite aux tensions, le personnel des ONG œuvrant en place, s’apprête à partir et abandonner les civiles à leur triste sort.


Les Maimai de Yakutumba, Bilonze Bishambuke et de Kibukila et leur sponsor ont lancé un défi au président de la République Démocratique du Congo, Mr. Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo pour son allocution à Londres durant laquelle il a invité les congolais à arrêter de tourmenter leurs compatriotes Banyamulenge. Ils ont révélé la vraie face de la balkanisation. Ils veulent un pays à eux où le Banyamulenge et les Bashi ne pourront jamais fouler le pied ; précise un audio en langue Kibembe sur les médias sociaux.


Les déclarations du porte-parole de l’opération Sokola 2 ont toujours des penchants exagérés. Sa façon de présenter la situation est de nature à activer les tensions plutôt que de l’apaiser.


La radio Okapi transforme les informations pour incriminer une partie. A comparer ce qui se passe sur terrain et ce qu’elle annonce de manière subjective, on voit sans aucun doute qu’elle est instrument de propagande de l’armée qui veut redorer son image par voie de mensonge. Les civiles tués par l’armee ou par les maimai sont toujours présentés comme des éléments de Gumino mis hors d'état de nuire.


A travers tout le pays, les militaires issus de la communauté Banyamulenge s’inquiètent d’une surveillance injustifiée dont ils sont objet dans leurs postes, partout où ils se trouvent.

Cette situation rappelle celle de 1996 où, tous les hommes en uniforme issus de cette communauté Banyamulenge, ont été systématiquement exécutés sans autre forme de procès.

Même ceux qui donnent leur vie pour protéger les civiles à Beni ne sont pas les biens venus. Les tracts lancés par la population de Beni ne font que renforcer la stigmatisation.


La CCPDD Dénonce la présence de troupes etrangères alliées aux Maimai, notamment les Red TABARA avec toutes ses factions.


La CCPDD demande au gouvernement congolais et à la communauté internationale de faire cette crise un sujet de de préoccupation extrême et de la considérer, désormais, comme une priorité internationale en termes de prévention du génocide.


La CCPDD demande que la vulnérabilité de Banyamulenge soit maintenant reconnue et soit prise en charge par la communauté internationale comme un risque du génocide.


La CCPDD demande à la MONUSCO, de prendre la responsabilité pour protéger les civils contre les guerres à caractère ethniques avec implication partisane de l’Etat.


La CCPDD demande aux services gouvernementaux et non gouvernementaux de faire le suivie d’aide promise aux sinistrés des Hauts Plateaux.


La CCPDD demande que les initiateurs de messages, auteurs des documents de stigmatisation soient sanctionnés


La CCPDD demande que, les politiciens instigateurs qui ont sensibilisé à la tuerie, soient destitués de leurs fonctions, puis traduits en justice.


La CCPDD demande que la communauté internationale prenne sa responsabilité en tablant sur la question de Banyamulenge pour trouver une solution définitive. C’est elle qui a tracé les frontières dont les conflits sur les Hauts Plateaux de Fizi, Mwenga et Uvira sont une des conséquences. Il revient alors à elle de gérer les conséquences en trouvant une place où chaque communauté pourra vivre tranquillement .


Fait à Bukavu le 31 Janvier 2020


Pour l’exécutif de CCPDD


Paul KABUDOGO RUGABA

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