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Paul KABUDOGO RUGABA

Des procès Militaires à Minembwe: Une occasion de tordre le cou aux mensonges de Kasereka

Des procès Militaires à Minembwe: Une occasion de tordre le cou aux mensonges de Kasereka ou la poudre jetée aux yeux des victimes ?

Motivé par la conviction de sa supériorité au sein de la pyramide militaire des FARDC et imprégné de la pensée conspirationniste radicale contre les Banyamulenge, le Gnl Yav a fait un déplacement à Minembwe pour sonner le glas d’une communauté dont Bitakwira a vu les plus lointains ancêtres traverser la Ruzizi en 1964. Mais un détail l'a trahi. Des sujets de sa garnison, bien avisés de tout le plan concocté par celui qui portait la casquette du chef des opérations ont ouvert le feu sur les paisibles civils, sûrement avant l'heure fatidique qui devait jeter le sort sur la destinée des habitants de Minembwe. L’assurance du (des) tueur(s) quant au nettoyage (sokola) de Minembwe de tout sujet Munyanyamulenge ne se faisait guère d'illusion. Le message était clair. Il fallait passer à l’acte, quitte au capitaine Kasereka et au ministre Lwabanji de désinfecter la potence.

En effet, parlant du carnage de Minembwe, ou plutôt justifiant ce crime, le Ministre Lwabanji (intérieur et sécurité, Sud-Kivu) et le capitaine Kasere (porte-parole opérations SOKOLA 2 FARDC), narquois, se sont fendus des communiqués faisant état d’une bavure par un militaire en état d’ébriété. Des propos qui sont sans doute inacceptables, voire même insultants pour les familles des victimes. Rien d’étonnant pour ces sulfureux personnages dont les prises de positions ont toujours été le terreau d’injustice contre les Banyamulenge et dont la moindre parcelle de pouvoir constitue l’épée de Damoclès au-dessus de leurs têtes. D'ailleurs, si la thèse d’ivresse s’avérait plausible, n’est-ce pas une illustration éloquente de la porosité évidente de la frontière entre ce qui est permis et ce qui ne l'est pas pour les troupes sous le commandement du général Yav dont la présence à Minembwe a engendré une telle monstruosité ? Ailleurs et dans d’autres cas, le séjour d’une aussi haute autorité sur la base des opérations est synonyme de période de prohibition pour les militaires (de rang) visités.

Suite logique des événements, la cour militaire du Sud-Kivu examine, depuis lundi 05/07/2021, l'affaire relative au meurtre de 5 civils (dont 1 homme et 4 femmes) tués le soir du 30 juin 2021, en pleine mission du Lgén. Yav qui a fait basculer Minembwe dans un véritable cauchemar. Dans le box des accusés, il n'y aura sûrement pas le donneur d'ordre ; celui sous l'autorité de laquelle tous les militaires sur place au moment des faits étaient soumis. De l’avis des familles et proches des victimes, il s’agit d’un trou noir judiciaire dans cette affaire.

Par ailleurs, si l'on s'accorde sur le fait que l'instruction qui va certainement réunir des dizaines de pages sur le rôle des exécutants (du meurtre du 30 juin) sera assez complète, on ne saurait complètement écarter la possibilité de voir la juridiction militaire se résoudre de laisser planer des zones d'ombre dans une affaire qui continue d'endeuiller les Hauts-Plateaux, dès lors que le procès ne se limite qu'aux receveurs d'ordre. Dans ces conditions, il y a lieu de croire que les audiences foraines de Minembwe pour lesquelles d’aucuns se félicitent n’aient qu’un double objectif : d’abord assurer la tenue des procès expéditifs, jugés être une mascarade de procès par les plus pessimistes car, beaucoup d’autres crimes de ce genre - qui semblent déjà tomber en désuétude - sont perpétrés depuis 2017 sans qu’ils n’attirent la moindre attention de l’auditorat militaire. Ensuite, et surtout, contourner la portée de l’affaire en limitant la responsabilité aux soldats de rang. Conséquemment, les parties civiles ne manqueront pas de se plaindre de l’ordinaire et profonde incurie judiciaire dans laquelle l’auditorat militaire du Sud-Kivu n’est sorti que pour protéger les gros poissons dont les preuves de culpabilité ne seront, en tous cas, pas abordées à cette occasion !

Sinon, sauf démon d'impunité, aucune plaidoirie de quel brillant avocat que ce soit ne saurait écarter le général Yav du crime du 30 juin. Son refus de rencontrer les chefs locaux fait, à lui seul office de déclaration d'intention au mal qui allait arriver. De même, aucune circonstance atténuante ne devrait épargner le capitaine Kasereka du sort réservé aux complices d’actes criminels. Son constant soutien aux criminels par la falsification d'information et la distorsion de la vérité est largement préjudiciable.


Kinshasa, le 08 juillet 2021

*Mukulu Le Patriote

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