Depuis une semaine, un groupe de personnes malveillantes sous couvert de la Veranda Mutsanga a lancé une campagne de désinformation et de dénigrement sur les réseaux sociaux contre la personne du général Charles Bisengimana, montrant ainsi au monde le vrai visage du pseudo-mouvement citoyen et de ses animateurs.
Une analyse minutieuse des messages publiés sur ce sujet nous permet de retenir quelques éléments ci-dessous :
1. L'identité de l'émetteur des messages : La partie émergée de l'iceberg montre M. Ricky Paluku, coordonnateur provincial de la Véranda Mutsanga au Nord-Kivu. Mais en réalité, il s’agit d’un réseau d'acteurs derrière le dossier. D'aucuns savent déjà que Véranda Mutsanga est l'épicentre de l'idéologie tutsiphobe et l'un des fils conducteurs de la désinformation véhiculée par un réseau bien ficelé qui s'abrite sous un vernis d'éveil patriotique.
Ricky Paluku prend ses instructions de Véranda Mutsanga qui les reçoit à son tour des maillons clés du réseau conspirationniste anti-tutsi/Banyamulenge. Il est en effet le cheval de Troie des intentions de cette bande des colporteurs dont les messages sont toujours structurés par l'idée selon laquelle la RDC est assiégée par les Tutsi, dont les officiers de l'armée et de la police.
M. Ricky Paluku est encore connu dans l'organisation des différentes manifestations violentes contre les tutsis à Goma. Mais aussi des manifestations contre la MONUSCO accusée parfois de soutenir« l'invasion rwandaise en RDC », et à l'occasion desquelles les tutsis sont pris pour cible. Il est l'un des principaux organisateurs de la marche du 15 juin 2022 par laquelle des casseurs se sont livrés au pillage et à la destruction des magasins tenus par les tutsis congolais (qualifiés des rwandais) à Goma.
Son message du 16 février 2023, appelant à la vigilance des congolais contre les rwandais dans les centres d'enrôlement des électeurs (pour les élections de décembre 2023) a été à la base de violences contre les Tutsis dans de nombreux centres du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
Certes, Ricky Paluku n'est pas le seul acteur à véhiculer les messages de haine et d'incitation à la violence contre les Tutsis. Mais il est certainement l'un des plus importants en raison de sa visibilité médiatique. L'une des clés de sa popularité est justement à chercher dans l'influence des mouvements citoyens (dont la Véranda Mutsanga) sur la vie politique congolaise dans un contexte de conflits armés récurrents.
2. Ses motivations : Fidèle à ses habitudes, ce manipulateur d'opinions s’est évertué à inventer et à multiplier des allégations mensongères et infondées, notamment sur l’imaginaire déchargement d'une cargaison (qu’il prétend être une cargaison militaire) dans la résistance du général, le supposé retranchement du Gnl. Charles à Goma (alors qu’il est bien chez-lui à Kinshasa), ou encore la prétendue perquisition de sa résidence dont l'adresse est délibérément factice. Et ce après avoir dénoncé l'absence de la note de perquisition de la part des autorités policières accusées au passage de négligentes et de manque de vigilance.
Ses fantasmes visent à jeter le discrédit public sur l'un des meilleurs commissaires généraux de la PNC depuis la création de l'institution. Le maître d'œuvre de cette machination cherche à tout prix à faire ajouter le nom du général à la liste des fichiers « S » des services de renseignement militaire.
3. Son approche : M. Ricky Paluku sait pertinemment que pour réussir son coup, il doit opportunément exploiter la peur d'un public Gomatracien, qui fait face à une flambée de fusillades de suite d’une exposition aux effets de quantités d'armes en circulation dans la ville. En publiant le message sur les réseaux sociaux, M. Ricky attend mettre en ébullition tout l'écosystème de désinformation anti-tutsi. Ainsi, les commentaires favorables aux messages tutsiphobes se chargeront de faire accréditer ses récits fabriqués.
Ricky Paluku et son équipe croient ainsi pouvoir être en mesure d'influencer, voire de manipuler les organes professionnels de sécurité nationale par cette vaste imposture, au point de les amener à épouser leur projet, somme toute, génocidaire. Et d'ailleurs, pourquoi s'arrêteraient-ils ou changeraient-ils une stratégie qui a bien fonctionné dans pas mal de dossiers similaires, dont celui du feu Major Thomas Mutagata ?
Cette bande d’inconscients oublie cependant que par cette approche, elle donne des arguments aux voix qui se lèvent pour dénoncer la « persécution » des tutsis en RDC. Il sied de rappeler ici que les principales violences contre ces derniers s'exercent toujours lorsque ces genres de rhétoriques conspirationnistes ont alimenté les discussions sur les réseaux sociaux.
4. Le contenu des messages : Les messages dont M. Ricky est l'auteur sont aussi déroutants que dangereux. Ils font mention d'une prétendue camionnette qui aurait nuitamment déchargé du matériel à la résidence du général. Cependant, l’émetteur des messages n'est pas en mesure de déterminer la couleur de la camionnette qui, selon lui ne portait pas de plaque d'immatriculation ; histoire de suggérer son caractère compromettant. Mais il persiste et signe sans honte d’être en contradiction avec lui-même : « la camionnette a été aperçue par la population qui a donné l'alerte ».
On se souviendra que cette cynique stratégie a été déjà utilisée par le même acteur, notamment pour provoquer des soulèvements populaires contre la communauté Banyamulenge à Goma. Des fausses rumeurs publiées sur les réseaux sociaux, notamment sur de prétendues caches d’armes dans les églises fréquentées principalement par les Banyamulenge ont conduit à la destruction, le 06 février 2023, de trois églises dans cette ville où le mot d'ordre de la société civile et des mouvements citoyens est résolument celui de l'incitation à la haine et à la violence contre les Tutsi/Banyamulenge.
Au deuxième jour de la destruction de ces églises à laquelle Ricky lui-même avait participé, il a publié un message sur son compte Facebook disant, je cite : « un trou a été trouvé dans l’église Banyamulenge de Goma. Et jusqu’à présent, on ne sait pas ce qu’il y a dedans parce que les manifestants sont fatigués de creuser... ». C'était une manière, pour Ricky, d’encourager ses jeunes émeutiers à poursuivre la destruction de l’église afin qu’il ne reste pas une seule pierre de la fondation qui ne soit démolie.
De ce qui précède, il y a lieu de croire que M. Ricky Paluku est un réel danger pour la paix. Cependant, il se trompe s’il pense qu’il pourra indéfiniment tirer profit du contexte national propice au développement de théories de complot contre les Tutsis/Banyamulenge (civils, militaires et policiers), sans en subir la moindre conséquence. Il devra se rappeler que dans ce cas précis, il fait face, non pas à un homme sans déférence, mais à un général qui connaît ses droits et qui est prêt à les défendre par les voies légales qu'il maîtrise parfaitement. Un sage proverbe africain stipule qu'« un enfant peut jouer avec les seins de sa mère, mais jamais avec les couilles de son père » !
30 juillet 2024
Mukulu Le Patriote
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