Après un nouveau passage à vide, notamment à la suite de la sévère déroute électorale encaissée en 2018, Bitakwira essaie de retrouver un nouveau souffle par ses idées et stratégies farfelues pour le moins subversives, mais pas du tout innovatrices. Adepte de coups d'excitation, il ne manque pas d’affectionner les attitudes théâtrales et les effets de manche pour distraire ses interlocuteurs et son auditoire, échappant ainsi à aborder les vrais problèmes. Lorsqu'il se sent un peu effacé sur la scène politique, il ne s'empêche pas de transgresser les règles et même les tabous de sa famille politique pour rebondir et remonter en puissance. Ce qui justifie sa débauche politique attestée par son oscillation entre les tenants des enjeux politiques : tantôt à l'opposition avec Kamerhé, tantôt à la majorité présidentielle avec Kabila et le FCC - profitant de sa position où il était ébloui par l’ors du pouvoir pour abreuver le sphinx de Limete, puis de son fils de critiques et d’invectives réitérées - et aujourd'hui avec le Président Félix Tshisekedi en tant que « partenaire privilégié » et dans la peau d’un vrai-faux missionnaire de la paix qui veut prêcher dit-il la paix dans les Hauts et Moyens Plateaux où il entretient la funeste coalition MAI-MAI (ses Bagulugulu) et groupes armés étrangers !
Ses déclarations à l'emporte-pièce sur Minembwe - qui intoxiquent plus qu’elles n’éclairent - ont donné, si pas confirmé l’image d’un homme lâche répandant la haine ; un va-t-en-guerre impénitent prêt à empoisonner de millions d'esprits, à inviter les congolais à se regarder perpétuellement en chiens de faïence et à les dresser dos-à-dos en véritables belligérants dans une guerre dont il est lui-même l’instigateur et dont il connait les tenants, mais pas forcement les aboutissants. Quelle que soit l’ampleur des dégâts causés, tant pis pour les victimes, pourvu que sa macabre démarche tourne à son avantage.
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Bitakwira à Minembwe est synonyme de Kyungu wa Kumwanza à Mbujimai
Pour vous faire comprendre l’hostilité et la méchanceté de l’ancien ministre de développement rural vis-à-vis de la communauté tutsi Banyamulenge, je me permets de revenir sur une histoire contextuelle similaire et connue de tous :
En 1993, Kyungu wa Kumwanza est ovationné par une foule en liesse dans un meeting populaire. Il insiste sur le fait qu'ils (lui et ses frères et sœurs katangais) ne sont pas tribalistes ou xénophobes parce qu'ils vivent en harmonie avec tous les compatriotes et ressortissants d’autres provinces, à l’exception de ressortissants du Kasai qu'il n'hésite pas de déshumaniser jusqu'à les qualifier de "bilulu" (insectes), et ce, au motif utopique et ubuesque qu’ils veulent dominer le Katanga. La vague d'invectives se déferlent alors sur la communauté visée. La nuit polaire s'abat sur ses membres encore présents dans les limites géographiques de l'ancien Shaba ! On peut facilement imaginer la sidération des victimes face à l'éclatement de joie provoquée par le discours de Kyungu wa Kumwanza – bien que ne soit pas de mêmes acabits - parmi ses admirateurs et sympathisants.
Cette situation est comparable au calvaire que vit actuellement la communauté Banyamulenge après les cyniques déclarations de Bitakwira sur la commune rurale de Minembwe. La seule différence est que pour le cas de Minembwe, la communauté visée n’est pas sacrifiée uniquement à l'égoïsme et aux velléités de quelques leaders politiques, mais aussi aux intérêts complotistes des clergés et de grandes figures de la société civile ainsi qu’à l'indifférence des forces loyalistes et des organisations des Droits Humains. Le grand péché de Banyamulenge étant, selon l’absurde affirmation de Bitakwira, qu’ils se considèrent en « êtres supérieurs » aux autres communautés voisines et qu’à travers la commune de Minembwe, ils occupent et dominent trois de neuf territoires du Sud-Kivu dont Fizi, de Mwenga et d’Uvira. J'espère que la journaliste qui assénait Me Moise Nyarugabo des questions sur "pourquoi toujours et seulement les Banyamulenge dans ces conflits" trouvera dans ce qui précède, un complément de réponse à ses questions.
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Si l'histoire de chasse est racontée par le chasseur, on ne connaîtra jamais le point de vue des animaux de la forêt
Pour se mettre en évidence et se refaire la santé politique, Bitakwira sait quelles bonnes cases cocher : Actuellement, c’est Minembwe, Banyamulenge et la paix à l’Est de la RDC qu’il sait lui-même troubler et prétendre restaurer. Il se dit pouvoir chuchoter aux oreilles du chef jusqu’à se faire passer pour un conseiller spécial en matière de paix et un « Général » capable de faire parler les armes et de les faire taire! En exprimant à grand coup de communication sa volonté de "tendre” la main de diable aux Banyamulenge, Bitakwira apparaît aux yeux de ces derniers plus ennuyeux et traitre que réconciliateur. Sa nouvelle aventure occulte donc la réalité d’une fiction au scénario d'horreur tel "les griffes de la nuit" où l’acteur Boogeyman s'applique à tuer ses victimes.
D'aucuns comprennent parfaitement que la question de la commune rurale de Minembwe n'est qu'un prétexte pour Bitakwira qui veut se tailler une place parmi les acteurs de l’Union Sacrée. En effet, bien que l'acte d'installation officielle des animateurs de ladite commune soit annulée ou suspendue, les paisibles citoyens de Fizi continuent de croupir dans la misère. Il n'y a pas un seul pauvre de moins ni une famille de plus en sécurité! Loin d'adopter une attitude d'apaisement et de réconciliation, les fanatiques de Bitakwira sur ses prises de position sont devenus plus superstitieux, plus barbares et ivres d'arrogance et de mépris vis-à-vis de Banyamulenge.
Bref, pour la grande majorité de populations du sud Sud-Kivu (Fizi. Mwenga et Uvira), toutes communautés confondues, Bitakwira est loin d’être actuellement l’homme de la situation en matières de réconciliation pour la cohabitation pacifique entre communautés!
Kinshasa, le 22 novembre 2020
Mukulu Le Patriote
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