Ce jeudi 28 novembre 2024, aux environs de 11 heures, des éléments de la 21ème Brigade des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), sous le commandement du colonel Perre Lwamba, ont lancé des attaques ciblées contre les civils Banyamulenge dans les localités de Kalingi, Gitavi, Mikenke, et Ilundu, dans les Hauts-Plateaux de Fizi, Mwenga et Uvira, sans aucun motif apparent.
Le bilan des victimes reste pour l'instant inconnu mais sera probablement lourd. On signale déjà 4 civils tués et beaucoup de blessés; 17 vaches abattues, plus de 30 blessées, 12 maisons pillées.
Selon des sources fiables provenant des chefs de ces localités, tous les habitants ont fui précipitamment dans la brousse, sous des conditions météorologiques extrêmement difficiles, marquées par une pluie torrentielle qui a duré toute la journée.
Les attaques ont pris la population par surprise, survenant à un moment où les habitants vaquaient paisiblement à leurs activités quotidiennes. Certains étaient partis faire les achats au marché à Mikenke, située à une vingtaine de kilomètres à pied, tandis que d'autres travaillaient dans leurs champs. Les enfants ont été séparés de leurs parents dans la confusion générale, et ceux qui s’étaient rendus au marché se retrouvent coincés, incapables de rentrer chez eux à cause de la présence des tireurs entre les villages et le marché.
Des sources locales indiquent qu’une coalition entre des éléments des FARDC et des membres des groupes armés Wazalendo pourrait être à l'origine de ces attaques, confirmant ainsi une opération coordonnée contre les Banyamulenge.
Toutes les sources concordent a dire qu’ aucun incident ne justifiait cette attaque subite, qui a contraint la population à fuir précipitamment dans la brousse sous une pluie diluvienne, dans des conditions inhumaines.
Cette agression intervient peu après un appel urgent paru dans l’article intitulé : Alerte sur les menaces de génocide contre la communauté Banyamulenge dans les Hauts Plateaux d’Itombwe lancé par la société civile des Hauts Plateaux d’Itombwe à l'opinion nationale et internationale pour dénoncer les graves menaces pesant sur la communauté Banyamulenge. Ces menaces émanent d’une coalition alarmante : diverses forces armées négatives, soutenues par des factions des FARDC et des troupes burundaises, assiègent les Hauts Plateaux depuis plusieurs années, ciblant particulièrement les Banyamulenge.
Une situation planifiée et inquiétante
Il est évident, au regard des mouvements de troupes, des transferts d’armes et de munitions observés récemment, que quelque chose de plus grave se prépare. Ces préparatifs, ajoutés à la présence massive de groupes armés comme les FDLR et leur faction CNRD, tristement célèbres pour leur haine des Tutsi, dans les localités voisines de Rurambo, Gahororo, Masango, et Gitoga, annoncent une montée en puissance des violences.
Le territoire des Banyamulenge est transformé en champ de tirs, où les cibles principales sont des êtres humains innocents et leurs biens. Le silence de la communauté internationale et des autorités locales face à ces atrocités est assourdissant. Les appels à l’aide lancés par les Banyamulenge restent un cri dans le désert.
Un appel à l’action urgente
Nous dénonçons ces attaques injustifiées et condamnons fermement les stratégies qui visent à l’extermination progressive des Banyamulenge. Nous demandons :
Au gouvernement congolais :
D’assumer ses responsabilités constitutionnelles pour protéger ses citoyens sans discrimination ethnique.
De mettre fin immédiatement à la collaboration entre les FARDC et les groupes armés responsables de ces attaques.
À la communauté internationale :
D'envoyer une mission d’observation indépendante pour évaluer la situation sur le terrain.
De condamner et d’intervenir pour mettre fin à l’impunité des responsables de ces violences.
Aux organisations humanitaires :
D’intensifier leurs efforts pour apporter assistance aux Banyamulenge déplacés, notamment les enfants séparés de leurs familles, exposés à la famine et aux dangers de la brousse.
Un avertissement face à une menace génocidaire
Le déploiement des FDLR, FNRD, et autres milices animées par une idéologie génocidaire envers les Tutsi constitue une menace existentielle pour les Banyamulenge. Cette situation est une répétition des schémas tragiques qui ont conduit à des génocides dans la région.
Nous appelons à une prise de conscience et à des actions immédiates avant qu’il ne soit trop tard. Les Banyamulenge ont droit à la sécurité, à la dignité et à la vie. Laisser ces attaques se poursuivre est une tache indélébile sur la conscience collective de l’humanité.
Le 28 novembre 2024
Paul Kabudogo Rugaba
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